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Analyse - 16 octobre 2018

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octobre 2018

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Imprimer Tourisme durable,

Le climat change, et vous ?

Adoption de nouveaux modèles de gestion, diversification de l’offre et soutien à l’innovation... autant de stratégies inspirantes pour composer avec les nouvelles réalités liées aux changements climatiques.

Alors que les variations climatiques se manifestent plus nettement saison après saison, scientifiques et professionnels du tourisme tirent la sonnette d’alarme et prônent un changement radical des pratiques. Si les gestionnaires sont globalement sensibles à la question, ils sont encore nombreux à se sentir déroutés face aux mesures à adopter. Concrètement, comment s’y prendre ? Voici quelques exemples d’adaptation réussie.

 

Repenser les modèles

L’augmentation des précipitations, la diminution de la couverture nivale ou la variation de la durée des saisons rendent les activités extérieures particulièrement vulnérables aux changements climatiques. Afin de faire face aux températures nouvelles, les exploitants remettent en question la pertinence des modèles traditionnels. Ainsi, la saison hivernale est condensée et plus d’événements et d’activités connexes sont proposés sur une plus courte période. La tarification est également repensée. Un billet unique peut donner accès à une variété d’expériences et si l’équipement le permet, les visiteurs peuvent même changer d’activité au milieu de leur journée.

Bien conscients que la variabilité de l’enneigement menace la qualité de l’offre hivernale, la station de ski Prat Peyrot du massif de l’Aigoual, en France, a entrepris de se reconvertir en écostation multisaisons. Issu d’un échange entre les élus locaux et les professionnels, le processus se veut participatif et intègre les considérations des experts, des citoyens, des organes gouvernementaux, des visiteurs et de l’industrie touristique. D’ici 2020, l’ensemble du territoire devrait être multiactivités et accueillir une voie de découverte de 5 km, mais aussi des sentiers de vélo de montagne, de randonnée et de raquette, des circuits d’interprétation et une course d’orientation.

station_de_ski_multisaisons

Source : ademe.fr

Dans un contexte où chaque action de l’industrie peut avoir des répercussions sur les milieux hôtes, la vocation même des activités peut être élargie. Ainsi, si le camping est, certes, associé à un moment de détente, l’association Camping Québec, y voit une occasion de sensibiliser les visiteurs au développement durable. En s’associant à l’OBNL Sans Trace Canada, Camping Canada a mis en place un code de conduite pour minimiser l’impact de l’activité sur l’environnement et initier les campeurs au tourisme responsable. Le programme s’articule autour de sept grands principes :

 

  Les 7 principes Sans Trace 

  Préparez-vous et prévoyez

  Utilisez les surfaces durables

  Gérez adéquatement les déchets

  Laissez intact ce que vous trouvez

  Minimisez l’impact des feux

  Respectez la vie sauvage

  Respectez les autres usagers 

Source : Sans Trace Canada


Proposer une offre alternative

Les bouleversements climatiques menacent la relative stabilité de la météo, laquelle est nécessaire à toute planification stratégique. Pour contrer cette réalité et assurer une satisfaction des visiteurs, peu importe les températures, le Domaine Enchanteur, en Mauricie, propose une large variété d’activités. Alors que l’offre initiale se composait d’un réseau de sentiers glacés dans les bois, difficile à entretenir en cas de redoux, le domaine propose maintenant des expériences moins vulnérables aux caprices de mère Nature : de la raquette, un parc animalier, un parcours d’hébertisme, un labyrinthe suspendu ou encore, une balade en petit train.

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Source : Domaine Enchanteur

L’agrotourisme aussi a recours à la diversification de l’offre pour compenser le raccourcissement des saisons touristiques. Le Domaine Labranche, une érablière de la Montérégie récipiendaire de nombreuses distinctions, possède également un verger et produit du vin et différents alcools. Les propriétaires ont décliné le concept de la cabane à sucre pour proposer des expériences de restauration connexes : la « Cabane à pommes » et la « Cabane en fêtes ». En adoptant cette stratégie, le domaine peut désormais accueillir les visiteurs sur trois saisons (hiver, printemps et automne).

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Source : Domaine Labranche

Dans le même ordre d’idée, la station de ski Bromont, qui a adopté la nouvelle appellation Bromont, montagne d’expériences, propose des activités tout au long de l’année afin d’assurer une présence constante des visiteurs sur la montagne. Ski en hiver, vélo de montagne à l’année et parc aquatique en été, la station mise également sur les événements pour montrer son dynamisme et se positionner comme la référence en matière de plein air.

Appuyer l’innovation

Issu d’un partenariat entre différents experts de l’industrie touristique et de la recherche sur les changements climatiques, le Living Lab Laurentides est géré par Tourisme Laurentides. L’objectif est d’appuyer des projets qui proposent des mesures pour atténuer les conséquences du changement climatique et minimiser l’émission de gaz à effet de serre, mais également d’explorer des options proactives entraînant une transformation des pratiques d’affaires de l’ensemble des acteurs de l’industrie. À ce jour, trois projets ont déjà intégré le Living Lab Laurentides.

Parc linéaire Le P’tit Train du Nord

Le Living Lab soutient les gestionnaires du P’tit Train du Nord pour effectuer une recherche sur différentes options de revêtement de sol pour piste cyclable. En s’inspirant des bonnes pratiques internationales, l’analyse devrait aboutir à l’utilisation de matériaux recyclés ou végétaux pour un sentier cyclable qui tolère mieux les épisodes de chaleur et les pluies abondantes. Tout au long du processus, des experts, mais également les usagers, seront consultés.

Source : Tourisme Laurentides

Ville de Saint-Sauveur

Pendant les périodes de pics touristiques, de nombreux visiteurs affluent en véhicules motorisés dans le centre-ville de Saint-Sauveur. Tout en augmentant sensiblement les émissions de gaz à effet de serre, cette situation menace la qualité de vie des résidents aussi bien que l’expérience des voyageurs. Le Living Lab accompagne la Ville de Saint-Sauveur pour la mise en place d’un système gratuit de navette en autobus électrique. Les visiteurs et les résidents sont invités à stationner leur véhicule en périphérie du centre-ville et à utiliser ce mode de transport plus responsable.

Adaptation des sentiers

Alors que la Station Mont-Tremblant, la Ville de Mont-Tremblant et le Parc régional de la Montagne du Diable voyaient simultanément la qualité de leurs sentiers de randonnée menacée par les nouvelles réalités climatiques, le Living Lab les a réunis sous un même projet. L’objectif est d’identifier des options d’aménagement afin de lutter contre l’érosion des pistes et des infrastructures due aux fortes pluies, mais aussi de renforcer la sécurité des usagers et la protection de l’environnement.

Ces initiatives inspirantes atténuent l’aspect inéluctable des changements climatiques en misant sur la proactivité, le partenariat, l’adaptation et l’innovation. Et vous, quelles actions avez-vous déjà mises en place ?

 

Source de l’image à la Une : Pexels

Source(s)

- Bleau et al., (2012) Analyse socioéconomique des impacts et de l’adaptation aux changements climatiques de l’industrie touristique au Québec, Chaire de tourisme Transat et Ouranos.

- Charron, I., Bleau, S. et Germain, K. (2016) Changements climatiques et tourisme, présentation à Le Baluchon Éco-villégiature

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