VASTE ENQUÊTE AUPRÈS DE L’INDUSTRIE TOURISTIQUE : PORTRAIT DE L’AGROTOURISME ET DE LA RESTAURATION

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Chantal Neault Chantal Neault

La pandémie touche tous les secteurs, mais celui de l’agrotourisme semble mieux équipé pour y faire face puisque ses entreprises sont largement considérées comme un service essentiel. Le milieu de la restauration a quant à lui subit de lourdes pertes. L’heure est maintenant venue de penser à la réouverture, à la réassurance grâce à l’élaboration de normes sanitaires performantes.

Du 9 au 27 avril, la Chaire de tourisme Transat, en collaboration avec le ministère du Tourisme et l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, a mené une enquête en ligne afin de mesurer les impacts de la COVID-19 sur le tourisme dans la province. L’échantillon se compose de 2977 organisations touristiques québécoises, dont 250 appartiennent au secteur agrotouristique ou agroalimentaire et 238 à celui des restaurants, bars et cafés. Les données présentées révèlent la situation des entreprises au cours de cette période.

Profil des entreprises

infographie

Les impacts de la crise

Bien que tous les secteurs ressentent les impacts catastrophiques et très négatifs de la crise sur leurs affaires, notamment les congrès (100 %), la restauration (85 %), les festivals et événements (83 %) et l’hôtellerie (83 %), l’industrie agrotouristique est également touchée, mais dans une moindre proportion (53 %, voir le graphique 1).

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Cela peut s’expliquer par le fait que les trois quarts des entreprises agrotouristiques et agroalimentaires sondées sont considérés comme un service essentiel par le gouvernement comparativement à 43 % des restaurants, des cafés et des bars. Dès lors, les deux tiers des entreprises agrotouristiques ont maintenu leurs activités dans une proportion d’au moins 50 %, alors que 72 % des restaurateurs et des propriétaires de bars ou de cafés sont demeurés ouverts à moins de 25 % de leur capacité.

Ces fermetures totales ou partielles ont engendré des pertes financières allant jusqu’à 40 % par rapport au 1er trimestre de 2019 pour la moitié des exploitants agrotouristiques ou agroalimentaires de l’échantillon (voir le graphique 2). Celles subies par les restaurateurs s’échelonnent plutôt jusqu’à 50 % pour la même proportion d’entreprises et 16 % déclaraient avoir déjà perdu de 91 à 100 % de leur chiffre d’affaires. Cette situation ne devrait pas s’améliorer de sitôt, surtout pour les restaurateurs puisque 78 % d’entre eux ont suspendu leurs activités pour le printemps. Toutefois, les deux tiers (65 %) d’entre eux comptent reprendre leurs opérations pour la saison estivale.

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Mesures mises de l’avant

Plus des trois quarts des restaurants, des bars et des cafés ont déjà mis à pied du personnel permanent ou contractuel, soit beaucoup plus que l’ensemble de tous les secteurs confondus. D’ailleurs, ils ont amorcé un éventail de mesures pour atténuer les impacts financiers de la crise dans de plus fortes proportions que toutes les autres catégories d’entreprises (voir le tableau 1). Malgré cela, près de trois restaurateurs sur quatre (74 %) soulignent avoir besoin de liquidités dans le prochain mois comparativement à 56 % des exploitants agrotouristiques (voir le tableau 2).

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Source : Enquête en ligne de la Chaire de tourisme Transat, avril 2020

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Source : Enquête en ligne de la Chaire de tourisme Transat, avril 2020

Des organisations inquiètes et un optimisme mitigé pour la reprise

Les restaurateurs et les exploitants de bars et de cafés se sentent moins outillés que les entreprises agrotouristiques pour faire face à la crise, la moitié des répondants mentionnant même être perdus devant la situation (voir le graphique 3). Ils prévoient un retour à la normale plus tard que les entreprises agrotouristiques et même que celles des autres secteurs touristiques.

Bien que plus de la moitié des sondés de l’industrie agrotouristique et de la restauration croient qu’il y aura moins de touristes qu’à l’habitude, tout de même trois personnes sur dix estiment qu’ils seront plus nombreux.

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Que réserve l’avenir

Les restaurateurs sont prêts. Selon un récent sondage réalisé du 6 au 11 mai par l’Association Restauration Québec (ARQ) auprès de 1 217 gestionnaires, près des trois quarts des répondants (72 %) soulignent qu’ils souhaitent rouvrir, même avec une capacité réduite à 50 %. Jusqu’à maintenant, ils ont été proactifs afin de faire face à la situation actuelle et ils comptent, à court ou moyen terme, apporter des changements à leur modèle d’affaires, principalement en développant ou en augmentant l’offre de mets à emporter (56 %), les commandes en ligne (34 %) ou un service de livraison (31 %). Par ailleurs, une rencontre s’est tenue avec la CNESST et la Santé publique pour discuter d’un projet de guide des normes sanitaires entre autres pour le secteur de la restauration et des bars. Un plan de sécurité sanitaire pour le secteur de l’agrotourisme et du tourisme gourmand est en cours de validation auprès d’organismes responsables et il sera déposé auprès de l’Institut national de la santé publique pour approbation finale. Pour reprendre leurs activités, toutes les entreprises devront faire la preuve qu’elles sont en mesure de protéger leurs clients, leurs travailleurs et leurs fournisseurs.

Consulter le sommaire exécutif du Sondage sur l’impact de la COVID-19 sur les entreprises touristiques québécoises.