Transformation des habitudes de consommation

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Claudine Barry Claudine Barry

La COVID-19 a changé la façon dont les gens communiquent, travaillent, se divertissent, magasinent, relaxent et envisagent les voyages. Comment évolueront ces comportements de consommation ?

Le « temps d’écran » explose !

Confiné à la maison, encouragé à ne pas sortir, le monde entier s’est tourné davantage vers les écrans. Durant le printemps 2020, Statistique Canada rapporte que le trafic Internet mondial aurait augmenté de 40 à 60 %. Les sites Web de journaux, les applications de communication vidéo, les jeux, le travail et les programmes d’apprentissage sont responsables de cette croissance. Le télétravail marque cette période pour un grand nombre de ménages (lire aussi : Les télétravailleurs, un segment à conserver dans nos radars).

La fermeture des commerces non essentiels lors des premiers mois de la pandémie a fait fleurir le magasinage en ligne. À titre d’exemple, les données colligées par Statista démontrent que les ventes en ligne d’électroménagers, d’appareils électroniques, de matériaux de construction et de matériel de bricolage ont connu une hausse spectaculaire de 587 % de la mi-mars à la mi-avril au Canada. Voilà une habitude qui pourrait bien se poursuivre et s’étendre à d’autres secteurs vu la convivialité du processus.

Les entreprises qui ont une forte présence en ligne et disposent d’un site transactionnel ont une importante longueur d’avance.

Les entreprises qui ont une forte présence en ligne et disposent d’un site transactionnel ont une importante longueur d’avance. Dans cette optique, la Banque de développement du Canada (BDC) signale que les investissements des organisations dans le marketing de contenu, l’analyse des données, l’optimisation des moteurs de recherche et la gestion des médias sociaux doivent être maintenus et soutenus.

Les achats locaux

Un mouvement de solidarité envers les commerces locaux s’est organisé afin de leur permettre de sortir la tête de l’eau durant cette crise pendant laquelle ils ont été forcés de fermer temporairement. Un sondage de Léger auprès des Québécois révèle que le tiers des répondants disent acheter davantage de produits alimentaires locaux qu’avant la crise. Aussi, 18 % mentionnent qu’ils consomment plus de « culture québécoise ». Les entreprises agrotouristiques d’ici ont pu constater cet engouement à l’été 2020 (lire aussi : L’agrotourisme tire son épingle du jeu).

L’opération de séduction des produits québécois auprès des gens d’ici doit se poursuivre pour développer des réflexes chez les consommateurs, pour alimenter la fierté et former des ambassadeurs de ces produits auprès des touristes internationaux.

Les conférences en ligne

Les réunions en ligne sont devenues monnaie courante pour un grand nombre de travailleurs. Ces rencontres virtuelles, très prisées par les télétravailleurs, se sont aussi révélées profitables pour les échanges entre organisations. Comme la période pandémique se prolonge et nécessite que les entreprises s’adaptent aux communications à distance, cette pratique des rencontres virtuelles s’ancre dans les habitudes et risque de perdurer, du moins en partie. Les échanges véritables en personne seront néanmoins toujours nécessaires dans le but de développer des liens de confiance.

Aussi, les événements professionnels sur Internet gagnent la faveur des participants. Bien qu’ils reconnaissent l’intérêt des rencontres en face à face parce qu’elles sont essentielles pour maintenir des relations d’affaires de qualité, les utilisateurs apprécient les conférences en ligne pour obtenir les contenus partagés sans devoir se déplacer.

Coupe forcée dans les loisirs

Une étude de Statistique Canada démontre à quel point le budget des Canadiens s’est transformé avec la crise. Elle révèle, entre autres, une baisse importante de la part des dépenses en transport ainsi que de celle attribuée aux loisirs. Cette dernière a chuté de plus de la moitié ; de 12 % en février 2020 elle a atteint 5 % trois mois plus tard. La fermeture des salles de spectacles, des commerces, des restaurants, des cinémas, des musées et autres lieux de divertissement explique en grande partie ce résultat.

Rien n’indique que les gens choisiront de poursuivre dans cette voie, au contraire. Le stress lié à l’isolement social pèse sur la population, particulièrement durant cette 2e vague. Le retour à des activités de loisirs avec la famille et les amis est très attendu.

Indice de confiance des consommateurs

Sur le plan économique, les Québécois ont confiance en l’avenir. C’est dans la belle province que l’indice de confiance des consommateurs, élaboré par le Conference Board du Canada, est le plus élevé pour le mois de novembre 2020. Bien que les Québécois soient préoccupés par leurs finances, ils sont plus optimistes qu’ils ne l’étaient le mois précédent. Près du tiers des répondants québécois estiment que le moment est propice pour procéder à des achats importants. Il s’agit de la plus forte proportion au pays.

L’épargne des Canadiens

La RBC estime que la population dispose de liquidités évaluées à 160 milliards de dollars

La crise sanitaire a engendré une hausse importante de l’épargne des Canadiens, selon une analyse de la RBC. La baisse des dépenses due au confinement et le report du remboursement de prêts, combinés au maintien des revenus pour de nombreux ménages et aux mesures de relance du gouvernement fédéral expliquent cette épargne. La RBC estime que la population dispose de liquidités évaluées à 160 milliards de dollars (!). Voilà une occasion en or de se positionner avantageusement dans le radar de ces Canadiens qui ne demandent qu’à voyager à nouveau.

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Cet article provient du Livre blanc Tourisme 2021 : entre défis et occasions d’affaires. Pour le consulter, cliquez ici. 

Source de l’image à la une : Unsplash