Ces dernières années, les activités nautiques ont le vent en poupe, et la pandémie n’aura fait que renforcer cet intérêt grandissant.
Au cours de la dernière année, un tiers des Québécois (32 %) indiquent avoir fait l’acquisition de matériel de sport d’été ou de plein air. Parmi ceux-ci, 14 % ont acheté de l’équipement nautique non motorisé et 4 % des appareils motorisés, selon une étude réalisée par la Chaire de tourisme Transat auprès de 1 269 voyageurs québécois. De plus, ces dépenses exercent une influence sur les intentions de séjours. Les trois quarts des acheteurs d’équipement nautique non motorisé (75 %) et 59 % des acheteurs d’équipement nautique motorisé déclaraient que ces achats allaient avoir un impact sur leurs voyages de l’été 2021, tant dans le type de séjour que dans la destination.
Il convient donc de s’intéresser à ces nouveaux plaisanciers en analysant leur comportement nautique et le profil de leur pratique, afin de comprendre leurs besoins et d’y répondre au mieux.
Portrait des nouveaux pratiquants
Selon une enquête en ligne réalisée par la Chaire de tourisme Transat en partenariat avec Nautisme Québec auprès de 1 054 adeptes de plaisance au Québec, le nautisme séduit de nouvelles sphères de la population active. Ces nouveaux pratiquants sont plus jeunes, ont des enfants et ont davantage poursuivi un cursus universitaire que les plaisanciers habituels. Portrait de leurs caractéristiques sociodémographiques dans l’infographie ci-dessous.
Une initiation au nautisme grâce aux petites embarcations
Un peu plus d’un plaisancier sur 10 (13 %) déclare être devenu un nouvel adepte d’une activité nautique ou de plaisance depuis le début de la pandémie. Généralement, l’introduction au nautisme passe par les petites embarcations, non motorisées pour la majorité, avant de migrer vers de plus grands gabarits. En effet, parmi les embarcations déclarées à usage principal, 22 % des nouveaux adeptes utilisent un bateau à moteur ou un wakeboard, 19 % une planche à pagaie/à prône, un surf ou un kitesurf et 16 % un canot ou un kayak.
En phase avec leurs embarcations favorites, les nouveaux adeptes priorisent la pratique de leur activité nautique sur les divers lacs (48 %, contre (c.) 34 %) et rivières (28 %, c. 14 %) du Québec, au contraire des habitués de nautisme qui ont un penchant pour le fleuve Saint-Laurent (57 % des habitués, c. 46 %), plus périlleux dans sa navigation. Les nouveaux usagers déclarent davantage utiliser les rampes d’accès gratuites (57 %) et les plages et les berges (28 %) pour se jeter à l’eau que les autres plaisanciers. Fait notoire, ils confient aussi recourir légèrement plus que les habitués de nautisme (5 %) aux accès informels et aux terrains non balisés (11 %). Sensibiliser les nouveaux adeptes aux conséquences de ce genre de pratique peut s’avérer important, afin de limiter les comportements nocifs vis-à-vis de l’environnement et des riverains.
Avec en moyenne 22 jours sur l’eau à l’été 2020 contre 32 jours pour les habitués, ces adeptes sont encore timides dans leur nouveau passe-temps. Les régions où ils ont le plus déclaré avoir pratiqué leur activité se situent toutes à proximité de Montréal, soit 26 % en Montérégie, 22 % à Montréal, 19 % dans les Cantons-de-l’Est, 18 % dans les Laurentides et 12 % dans Lanaudière. Enfin, concernant les dépenses déclarées lors d’une sortie typique, ces dernières sont moins élevées que pour les pratiquants habituels, avec une médiane de 125 $ contre 200 $. Ce comportement n’est pas surprenant, puisque relié à une pratique plus récente et à des embarcations non motorisées souvent moins coûteuses.
Des pratiquants encore à fidéliser
Interrogés sur leurs connaissances en matière de sécurité nautique, les nouveaux adeptes déclarent moins maitriser la lecture d’une carte marine (20 % n’y sont pas familiers ), le respect des nuisances sonores (18 %), les limitations de vitesse (11 %) ainsi que les obligations en matière de permis et d’immatriculation d’embarcation (7 %). Toutefois, 47 % des nouveaux adeptes jugent les exigences actuelles suffisantes en matière de compétence et de formation, proportion plus élevée que parmi les habitués de plaisance (37 %). De ce fait, conscients de leurs lacunes, la moitié des nouveaux initiés sont ouverts à payer pour la formation liée à leur embarcation principale, proportion plus élevée que chez les habitués (43 %). Des cours ou des formations pratiques pourraient donc être développés afin de compléter les connaissances des nouveaux plaisanciers et par la même occasion, les séduire pour les convertir en pratiquants plus assidus.
Enfin, sondés sur leurs intentions de pratique à l’été 2021, 2 nouveaux adeptes sur 3 souhaitaient effectuer des sorties de plaisance d’une journée complète ou d’une demi-journée (68 % et 67 % respectivement), et 1 sur 3 avait l’intention de faire des sorties d’une nuit, 31 % de 2 à 6 nuits et 22 % de 7 nuits et plus. Ces nouveaux adeptes étaient par ailleurs plus enclins que les habitués à faire des sorties avec nuitées. Avec la réouverture progressive des frontières et le retour des vacances à l’étranger, il est de mise de fidéliser et de convaincre ces nouveaux pratiquants de poursuivre leur activité nautique au Québec, en facilitant l’accès aux plans d’eau et en leur proposant de nouvelles activités.
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