4 profils de voyageurs d’affaires

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Amélie Racine Amélie Racine

Les voyageurs d’affaires reprennent la route à des rythmes différents. Entre ceux qui ne l’ont jamais quittée et d’autres qui ne prévoient pas la reprendre, il existe plusieurs nuances.

L’assouplissement des mesures privilégiant l’application du télétravail laisse présager le retour au bureau de nombreux employés à partir du 15 novembre. Ceci constitue une étape importante pour la vitalité des milieux urbains, mais également dans la reprise graduelle des déplacements d’affaires. Au Québec, ainsi que dans le reste du pays, les taux de vaccination élevés et le faible nombre d’infections quotidiennes à la COVID-19 créent un climat favorable au retour des activités professionnelles en présence. Selon Julia Simpson, présidente-directrice générale du World Travel & Tourism Council, le Canada (et l’Amérique du Nord) se trouve dans une posture avantageuse pour rebondir dans plusieurs secteurs touristiques.

Quels voyageurs d’affaires reprennent la route ?

Les analystes du cabinet-conseil McKinsey & Company ont réparti les voyageurs d’affaires en quatre profils en tenant compte de trois indicateurs : le secteur d’activité des entreprises pour lequel ils travaillent, le motif du voyage et la proximité du déplacement (local ou international).

Les voici :

 

  1. « Ceux qui n’ont jamais arrêté de voyager » 

En 2019, le profil « never left » effectuait environ 15 % de toutes les dépenses du secteur affaires. Durant la pandémie, les déplacements de ces individus étaient jugés essentiels. Ils ont recommencé à voyager dès que les restrictions sanitaires se sont assouplies. Ce groupe comprend, entre autres, les dirigeants d’entreprises manufacturières qui gèrent de nombreuses usines et des travailleurs sur le terrain.

 

  1. « Ceux qui ne reviendront jamais »

En 2019, le profil « never returning » effectuait environ 20 % de toutes les dépenses du secteur affaires. Ce groupe de travailleurs a su maintenir des niveaux élevés d’efficacité durant les derniers mois, même en travaillant à distance. Ils ont tiré profit des outils technologiques pour améliorer leurs façons de faire. Certains pourraient réaliser des voyages d’affaires dans le futur, mais à un niveau beaucoup plus faible qu’auparavant.

 

  1. « Ceux qui ont peur de passer à côté de quelque chose »

En 2019, le profil « fear of missing out » effectuait environ 60 % de toutes les dépenses du secteur affaires. Ce segment se déplace principalement pour entretenir des relations avec des clients. La reprise devrait se faire plus rapidement chez les petites et moyennes entreprises (PME), car elles sont moins assujetties au processus d’approbation rigoureux des grandes sociétés. Les PME pourraient ainsi déclencher un certain effet domino qui catalysera le retour des voyages d’affaires des entreprises concurrentes.

 

  1. « Ceux qui attendent de voir ce qui se passera »

En 2019, le profil « wait and see » effectuait environ 5 % de toutes les dépenses du secteur affaires. Il se compose de travailleurs qui occupent des rôles dans des industries relativement non concurrentielles : secteur public, associations professionnelles, organisations à but non lucratif. Pendant la pandémie, ce segment a pu organiser des événements virtuels pour remplacer les conférences en personne et pourrait être plus réticent à reprendre la route.

Comment s’effectue le retour des voyageurs d’affaires ?

D’après McKinsey & Company, la vitesse à laquelle le secteur reprend graduellement ses activités varie selon la distance et le motif du voyage. Ainsi, les déplacements régionaux s’inscrivent parmi les premiers à revoir le jour, suivis des déplacements à l’échelle nationale, puis internationale. Les rendez-vous associés aux ventes priment sur les réunions internes et les conférences à grand déploiement.

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Retrouverons-nous l’affluence de 2019 ?

Selon la U.S. Travel Association, le secteur du tourisme d’affaires ne connaîtra pas l’affluence de 2019 avant 2024. Cependant, trop d’incertitudes persistent pour répondre catégoriquement à la question. Néanmoins, si le contexte épidémiologique actuel se maintient au cours des prochains mois au Québec (et au Canada), plusieurs experts sont optimistes. Dès le printemps 2022, un nombre accru de congrès et d’événements professionnels se tiendrait en présence. Ce mouvement de reprise joue positivement sur la confiance du secteur.

 

Source de l’image à la une: Samarth Singhai de Pexels