Trois tendances en plein air pour s’inspirer

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Stéphanie Massé Stéphanie Massé

Hébergements éclatés, circuits thématiques, clientèles connectées : le plein air est plus que jamais branché sur les désirs de ses adeptes.

Hébergements insolites et lieux non conventionnels

En 2018, une analyse du Réseau de veille en tourisme faisait remarquer une montée des hébergements de plein air immersifs. Cette tendance a pris un virage insolite et épars avec un éclatement de l’offre. La naissance d’initiatives québécoises comme l’hôtel nomade UNIQ et le refuge vitré situé dans l’enclot des loups du Parc Oméga, pour n’en citer que quelques-unes, démontre cette tangente vers des lieux hors du commun. 

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Source : UNIQ 

Mobilité convoitée

Les voyageurs québécois interrogés en décembre 2021 par la Chaire de tourisme Transat ont exprimé un intérêt significatif envers les chalets en nature (68 %) et les campings non traditionnels (45 %) pour un prochain séjour. Autour du tiers des sondés s’intéressent à la caravane/motorisé et au van aménagé. Il s’agit là d’un engouement certain pour les hébergements mobiles chez les habitants de la Belle Province. 

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En 2021, l’entreprise VanLife MTL a doublé son parc de véhicules récréatifs en location. Dans une entrevue avec le Réseau de veille en tourisme, la co-fondatrice de Terego une application qui permet aux producteurs agricoles daccueillir les amateurs de vanlife sur leur site confiait également qu’elle remarquait une importante hausse de la demande. À ses débuts en 2017, son organisation comptait 300membres voyageurs, alors que la saison de 2021 s’est conclue avec plus de 5000inscrits. Terego dénombre plus de 200entreprises désireuses de se convertir en hôtes au Québec. 

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Source : Terego 

Dans le même ordre d’idées, en Finlande, le Café Bar Pesula a commencé à offrir aux campeurs la possibilité de stationner leur véhicule ainsi que l’accès à l’électricité et à des toilettes chimiques pour 24 heures, en échange de 15 euros. Elle invite également les vanlifers à profiter d’un déjeuner dans leur établissement. 

Multiplication de circuits spécialisés

Depuis 2020, les fournisseurs de matériel de plein air ont peine à répondre à la demande. Selon un rapport de la firme 360 Research Reports, cette ruée vers ce type d’équipement se poursuivra au moins jusqu’en 2026.  

Ces signaux montrent l’apparition d’adeptes autonomes et équipés, néophytes ou expérimentés, qui recherchent de nouveaux endroits pour pratiquer leurs activités. Certaines destinations ont saisi l’occasion de les attirer par des itinéraires singuliers. 

  • La Norvège a récemment inauguré une route balisée où les pagayeurs peuvent naviguer sur un réseau de sentiers fluviaux de plus de 600 km. En complément, des cartes illustrent sous forme d’icônes les informations nécessaires à l’organisation de courts séjours ou de longs périples. 
  • Aux États-Unis, le US Bicycle Route System, un réseau cyclable à travers le pays, a ajouté 18 routes dédiées aux vélos dans cinq États. Cette adjonction de plus de 4 600 km traverse des lieux emblématiques comme le littoral de l’Ouest et les forêts de Redwood. Une carte interactive informe les cyclistes sur les précautions à prendre et les services offerts sur chaque itinéraire.
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Source : Lonely Planet 

  • La Finlande a publié un circuit court qui mise sur «la thérapie des couleurs». L’initiative regroupe 16attraits naturels et patrimoniaux aux teintes vibrantes à visiter durant la saison automnale.   
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Source : Metsähallitus 

  • En Italie, les amateurs de longue randonnée pourront jouir d’un terrain de jeu de plus de 7 000 km, avec l’inauguration d’un projet de sentiers qui vise à connecter les 25 parcs nationaux du pays. 
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Source : BBC travel 

Technologies et autonomie des visiteurs

La forte popularité du plein air provoque une importante fréquentation des sites naturels. Pour éviter les fermetures, plusieurs gestionnaires ont tenté, entre autres, de gérer l’achalandage avec des stratégies numériques (plateforme de réservation, comptage, bornes, etc.).  

Comme le Connected Communities Research Lab l’illustre dans son rapport Smart Parks, l’adoption de technologies — comme des applications ou des objets connectés — par des territoires protégés atteint un niveau optimal lorsque les données sont collectées, rassemblées et surtout, partagées avec les clientèles.  

Dans cet ordre d’idées, les initiatives numériques qui émergent visent une certaine autonomie des visiteurs. Cette approche mise sur l’implantation de processus et d’outils qui influencent le comportement des utilisateurs pour gérer les flux de manière plus organique.  

En Finlande, des chercheurs ont testé une application destinée à mieux informer les visiteurs du parc national de Nuuksio afin de les répartir naturellement sur les lieux. Elle montre par exemple l’affluence dans les stationnements, les horaires des autobus en temps réel ainsi que les installations d’intérêt du site. Les statistiques d’utilisation (plus fortes durant les périodes de haute fréquentation) ainsi que les premières rétroactions reçues quant à l’expérience sur place suggèrent qu’un service d’information en direct peut modifier les flux. 

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D’autres initiatives de la sorte ont vu le jour en 2021, telles que : 

  • l’application GPS Waze, qui propose des itinéraires alternatifs lorsque l’achalandage de la destination est élevé; 
  • la Heat Map, qui illustre où se trouvent les grands centres d’achalandage; 
  • l’application Affluences qui informe aussi en temps réel sur le niveau d’achalandage d’attractions prisées, tant les musées que les magasins populaires. 

 

En 2022, le secteur du plein air devrait être marqué par des expériences qui réinventent les lieux de pratique et qui assurent une autonomie des clientèles par une structuration de l’offre et par le partage d’informations. 

Suivrez-vous le courant? 

 

Image à la une : Photo Nic de Unsplash