Génération de technophiles, ils sont marqués par la pandémie, les luttes sociales et les changements climatiques. Comment cela les influence-t-il comme voyageurs ?
La génération Z est un sujet de discussion très populaire dans l’écosystème touristique. Ces jeunes nés entre 1997 et 2012 (varie d’un an ou deux selon les sources) représentent 18,2 % de la population du pays, d’après Statistique Canada. Selon cet organisme gouvernemental, ce groupe démographique pourrait devenir supérieur en nombre à celui des baby-boomers en 2032 et à celui des millénariaux en 2045. À l’échelle de la planète, ils sont environ deux milliards.
Cette analyse cherche à démystifier ce qui caractérise la Gen Z comme segment de clientèle afin d’apporter un autre regard sur une génération qui fait sa place dans un monde en turbulence. Une attention particulière est mise sur la portion plus âgée de cette génération, soit les 18-25 ans, puisqu’elle constitue le créneau qui se déplace davantage, gagnant en liberté et en autonomie financière.
La pandémie de COVID-19
Les jeunes ont été durement touchés par la crise de la COVID-19. La pandémie est arrivée, pour plusieurs individus de cette génération, à une période où des expériences sociales et émotionnelles auraient dû se produire. Notamment les premiers voyages sans les parents, une étape durant laquelle tant d’apprentissages de la vie se produisent. Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ?
Je veux vivre
Les profils de voyageurs de la firme internationale YouGov démontrent que la génération Z souhaite en apprendre davantage sur les autres cultures et prendre part à des « expériences de la vie réelle » pendant leurs voyages, comme aller à la rencontre de la communauté et du patrimoine. Les jeunes de la Gen Z sont également plus enclins à s’intéresser à des activités de bénévolat et à l’écotourisme. Le désir de faire quelque chose de significatif et de redonner à la communauté alimente cet intérêt.
Je veux voir le monde
Ce segment de clientèle souhaite profiter de la réouverture des frontières pour explorer le monde. Par exemple, l’étude réalisée en août 2022 par Collage group auprès de 4 800 répondants américains révèle que 55 % des 18-25 ans préfèrent partir à l’extérieur du pays plutôt que d’y rester pour leurs vacances. Pour les membres plus jeunes (ceux âgés de 13 à 17 ans), le désir de voyager à l’étranger s’élève à 61 %.
Les voyages en famille
Les 18-25 ans ont beaucoup aimé voyager en famille durant leur enfance et gardent de bons souvenirs de ces voyages. Aujourd’hui prêts à voler de leurs propres ailes, ils souhaitent répéter des expériences vécues. D’après la firme de sondage YouGov et Skift, les individus de la Gen Z qui proviennent d’un milieu à revenu moyen à élevé sont particulièrement sensibles au luxe et souhaitent répéter les mêmes expériences vécues lors de leurs voyages en famille. Ces attentes se transposent dans leur choix maintenant qu’ils sont autonomes.
Luttes sociales et climatiques
La génération Z grandit avec une prise de conscience accrue des problèmes mondiaux, tels que les changements climatiques et l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Selon l’OMT, elle est mieux équipée que n’importe quelle autre génération pour discuter de ces questions et se mobiliser grâce aux médias sociaux. Ces nouveaux voyageurs semblent plus sensibles aux enjeux environnementaux avec leur choix de transport, d’hébergement et d’activités.
Oui, mais…
Comme pour le reste de la population, la génération Z choisit principalement un vol en fonction du prix, de la sécurité ou de la réputation de la compagnie et du nombre d’escales.
À la lumière des différents sondages menée sur la conscience durable des Z, il est intéressant de constater que le comportement réel peut souvent diverger des intentions. Parmi les principaux obstacles à l’action figure l’accessibilité des produits et services ainsi que leurs coûts croissants. Beaucoup de ces jeunes n’ont pas encore de stabilité financière, ce qui crée un décalage entre leur intention et leurs actions lors de la réservation de voyages et d’hébergement.
Cette contrainte se remarque également lors du choix de transport. Par exemple, en France, la Chaire Pégase (rattachée à Montpellier Business School) a analysé deux échantillons représentatifs des 15-24 ans (800 répondants) et des 25 ans et plus (1010 répondants) en 2022. Les résultats du rapport permettent d’affirmer que même s’ils sont sensibles aux enjeux environnementaux, l’empreinte carbone de leur déplacement n’est que le septième critère de choix (sur 10). Comme pour le reste de la population, la génération Z choisit principalement un vol en fonction du prix, de la sécurité ou de la réputation de la compagnie et du nombre d’escales. Il reste donc à voir si les choix de la Gen Z refléteront leurs valeurs à mesure que leur pouvoir d’achat augmentera avec le temps.
Cette génération arrive dans le monde du voyage avec un bagage hors de l’ordinaire. Mieux la connaître s’avère essentiel dans un contexte où l’industrie touristique se redéfinit et a soif de nouvelles clientèles. Êtes-vous prêt ?
Image à la une : Pexels