Qui sont les voyageurs sensibles aux enjeux environnementaux et qui ont l’intention de diminuer leurs déplacements aériens dans le futur ?
La Chaire de tourisme Transat analyse plusieurs comportements des voyageurs québécois à l’aide de données issues de ses enquêtes annuelles. Voici un aperçu des comportements guidés par des intentions écoresponsables tirés de la dernière enquête.
Les voyageurs qui comptent diminuer leurs déplacements aériens
La mobilité des voyageurs est au cœur de l’expérience touristique, mais aussi des préoccupations en matière d’augmentation des gaz à effet de serre (GES). Près de la moitié des voyageurs québécois (48 %) jugent probable de diminuer leurs déplacements en avion dans le futur. Actuellement, il est à noter que seulement 13 % ont déjà renoncé volontairement à faire un voyage qui nécessitait un trajet aérien.
Parmi les répondants au sondage mené par la Chaire, 80 % ont fait un voyage d’agrément au Québec entre mai et novembre 2023.
Les voyageurs considérant diminuer leurs déplacements aériens sont plus nombreux à privilégier le Québec comme destination, ils se déplacent moins fréquemment que les autres et sont moins enclins à voyager ailleurs au Canada, aux États-Unis et en Europe.
Ils sont toutefois légèrement sous-représentés parmi les 18 à 34 ans ainsi que chez les ménages ayant un revenu annuel de 200 000 $ et plus.
Ces voyageurs pratiquent généralement les mêmes activités touristiques que les autres. Ils sont toutefois plus nombreux à avoir adopté au moins une fois les comportements écoresponsables suivants :
- Choisir un hébergement ou un attrait en raison de son orientation durable ou responsable (30 % contre 19 % de ceux qui jugent peu probable de diminuer leurs futurs déplacements aériens) ;
- Volontairement remplacer l’avion par un autre mode de transport (30 % contre 11 %) ;
- Volontairement limiter le nombre de voyages par année (29 % contre 8 %) ;
- Volontairement renoncer à faire un voyage qui nécessite un déplacement en avion (22 % contre 5 %).
La diminution de la fréquence des voyages en avion est un objectif louable en matière d’actions responsables considérant les émissions de GES qui y sont générés. Est-ce que ce choix est réellement guidé par des raisons environnementales ? D’autres motifs pourraient aussi expliquer ce paradigme.
Les facteurs d’influence
De façon générale, ce sont les facteurs environnementaux, mais aussi économiques qui influencent le plus les comportements de voyage de ce type de personnes. Lorsque sondés par la Chaire à propos des actions qu’ils adopteraient lors de leurs séjours en 2024, les répondants envisageaient :
- Limiter les repas au restaurant en voyage (48 % contre 32 % de ceux qui jugent peu probable de diminuer leurs futurs déplacements aériens) ;
- Choisir des hébergements ou des restaurants plus abordables qu’à l’habitude (47 % contre 35 %) ;
- Privilégier des destinations plus proches de chez eux (33 % contre 11 %) ;
- Diminuer les attractions payantes visitées (32 % contre 24 %) ;
- Privilégier des destinations où ils ont de la famille et des amis (32 % contre 18 %).
Les voyageurs qui jugent probable de diminuer leurs déplacements en avion dans le futur accordent moins d’importance aux voyages dans leur équilibre mental que les autres répondants (53 % contre 73 %). Cette dépense est également moins prioritaire pour ce segment (22 % contre 44 %). Ce marché demeure intéressant, considérant que 82 % d’entre eux planifient un voyage au Québec en 2024. Alors, comment séduire cette clientèle qui correspond à près de la moitié des voyageurs québécois ? Leurs habitudes de consommation en matière d’hébergements et d’activités ne se différenciant pas de l’ensemble des répondants, faire valoir des propositions abordables et de proximité serait un bon point de départ afin de montrer la diversité et l’accessibilité de l’offre touristique québécoise.
Cet article se retrouve dans le Cahier Tendances 2024 réalisé par l’équipe de la Chaire de tourisme Transat.
Image à la une : Pexels