Les voyageurs résistants financièrement priorisent les séjours touristiques dans leur budget. Mais cela ne les empêche pas de chercher les offres à bon prix.
Selon les informations récoltées par Destination Canada, les consommateurs à l’échelle mondiale accordent une part grandissante de leur budget aux expériences. En mars 2023, les dépenses associées à celles-ci avaient crû de 65 % par rapport à 2019 alors que celles dédiées aux biens enregistraient une hausse de 12 %. Par ailleurs, l’organisation de gestion de la destination soutient que pour 48 % de la population canadienne, les dépenses liées aux voyages constituent une priorité. Ainsi, malgré le ralentissement économique annoncé, une part élevée de voyageurs d’ici et d’ailleurs est déterminée à vivre des expériences touristiques.
Des voyageurs financièrement résistants
Au Québec, les personnes pour qui les voyages comptent parmi les dépenses prioritaires représentent 34 % des voyageurs sondés par la Chaire de tourisme Transat en novembre 2023. Ils ont tendance à voyager plus souvent et à aller davantage à l’étranger que les autres. La plupart sont même d’avis que voyager joue un rôle important pour leur santé mentale.
Selon MMGY, le Canada figure en haut de la liste des destinations pressenties par ce segment de clientèle chez les Américains.
Une étude menée par la firme MMGY à propos des voyageurs américains révèle aussi un segment caractérisé par une certaine résilience financière face à l’augmentation du coût de la vie. Ce marché, qui bénéficie de revenus plus élevés que la moyenne, compte tout faire pour ne pas sacrifier une activité qui figure au premier rang de ses préférences : le voyage. Selon l’enquête de MMGY, les voyageurs américains résilients financièrement font jusqu’à six voyages par année et dépensent plus de 300 $ US par jour par personne. Ils démontrent une ouverture d’esprit, sont passionnés par la découverte des cultures étrangères et sont habiles avec les technologies.
Dépenser intelligemment
Si le contexte économique actuel n’est pas un frein à voyager pour la majorité de ces consommateurs, c’est aussi parce qu’ils prennent des décisions financières réfléchies. Selon l’étude américaine, ces voyageurs sont prêts à investir de l’énergie et du temps afin de dénicher des rabais. Ils adhèrent aux programmes de fidélité pour profiter des offres avantageuses. Ils ont aussi tendance à retourner vers les marques et les entreprises auxquelles ils font confiance.
Ces voyageurs sont prêts à investir de l’énergie et du temps afin de dénicher des rabais.
Les données de l’enquête réalisée par la Chaire auprès des Québécois indiquent des comportements similaires de la part des voyageurs résistants financièrement. En regard des voyages envisagés en 2024, une bonne part de ces résilients (42 %) mentionnent qu’ils seront plus flexibles quant à leurs dates de voyage ou encore qu’ils passeront plus de temps à magasiner pour dénicher de bonnes affaires (41 %).
Comblés par la vie
Les Québécois qui correspondent à ce segment se distinguent des autres à plusieurs égards. La majorité d’entre eux sont des universitaires (55 % c. 39 %) avec un revenu par ménage de 100 000 $ et plus (53 % c. 41 %). Une forte proportion d’entre eux est âgée de 55 ans et plus (43 % c. 35 %), et est en couple sans enfant à la maison (46 % c. 38 %). Dans de plus fortes proportions que les autres Québécois sondés, ceux qui accordent une priorité aux voyages dans leur budget considèrent que leur vie correspond de près à leurs idéaux (79 % c. 65 %), qu’ils sont contents de leur vie, et que leurs conditions sont excellentes (84 % c. 71 %). Bref, ce sont des gens comblés.
Voyager rend-il heureux ? Il semble y contribuer selon le segment des voyageurs résistants financièrement. La destination québécoise peut certainement s’inscrire dans cette prémisse, en tenant compte des attentes de cette clientèle exigeante.
Image à la une : Adobe Stock
Cet article se retrouve dans le Cahier Tendances 2024 réalisé par l’équipe de la Chaire de tourisme Transat.