Mise à jour : 29 avril. Les groupes de pression poursuivent leurs efforts pour limiter les dégâts de la crise. Les formations en ligne pour les agents se multiplient. Adapter l’offre québécoise pour une clientèle de proximité s’impose.
Bonification des programmes d’aide et lobbyisme de l’ACTA
L’industrie du voyage est l’une des plus touchées par la crise actuelle. Intimement liés au secteur aérien qui devrait voir une baisse de fréquentation de l’ordre de 1,2 milliard de passagers d’ici septembre, les maillons des réseaux de distribution pourraient ressentir les contrecoups de cette crise pendant longtemps. Les programmes d’aide gouvernementaux sont ajustés en réponse aux demandes des regroupements qui les représentent.
À la défense de ses membres, l’ACTA obtient des résultats satisfaisants. Les autorités fédérales apportent les changements qui permettront aux agences et à leurs employés de souffler un peu. Des mesures d’aide ont été assouplies afin de ne pas pénaliser les agents qui demeurent en poste, mais qui ont des revenus réduits. Le Compte d’urgence pour les entreprises et l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial aux petites entreprises profiteront aux agences dans le besoin durant cette crise.
Nouvelle campagne de l’ACTA
L’ACTA poursuit ses démarches. Dans sa requête pour demander davantage d’aide, elle fait valoir plusieurs points, notamment :
- Les agents de voyages ont travaillé d’arrache-pied durant les mois de mars et avril pour annuler et reporter les déplacements de dizaines de milliers de Canadiens ;
- Ces personnes ont aussi joué un rôle critique dans le rapatriement des Canadiens au pays alors que les frontières fermaient les unes après les autres.
- Malgré le travail acharné des agents, les entreprises n’enregistrent pas de revenus, tout en générant beaucoup de dépenses.
- Avec la prolongation des fermetures de frontières et des avions cloués au sol, les agences continuent de gérer les réservations par des annulations ou des reports.
- Les agences des États-Unis bénéficient du programme d’aide fédéral de deux mille milliards de dollars américains annoncé en mars dernier.
L’ACTA demande au gouvernement canadien de soutenir l’industrie par différentes mesures à hauteur de trois milliards de dollars. Elle lance une campagne et invite les agences à se joindre à elle en signant et en envoyant la lettre aux autorités concernées.
Les agences toujours actives, des formations qui se poursuivent
Bien qu’il était possible d’en faire depuis déjà quelques années, les tournées de familiarisation virtuelles s’imposent aujourd’hui et permettent aux opérateurs de tours et aux agences de poursuivre une partie de leurs activités en attendant l’ouverture des frontières. Malgré les ventes en pause, il s’agit d’un bon moment pour approfondir ses connaissances ou pour s’initier à de nouvelles destinations.
À cet égard, Destination Canada propose des webinaires afin de former les agents sur les atouts de chacune des 10 provinces et des 3 territoires. Chaque formation (13 au total) dure 45 minutes et est agrémentée de conseils, d’anecdotes, de spécialités culinaires et de présentation d’artistes canadiens.
Un rapport réalisé avec les agences de voyages en ligne, par la firme OAG, répertorie les actions qu’elles entreprennent durant cette crise. Plusieurs d’entre elles ont créé des chatbots qui permettent de mieux répondre aux voyageurs et ainsi, diminuer la pression exercée sur les centres d’appels.
On prépare la relance, mais il faut éviter les faux départs
En France, les opérateurs de tours se préparent déjà à vendre la destination aux Français. On compte sur une reprise des voyages des Européens en Europe pour bientôt. Au Québec, la tentation de recommencer les activités au moindre signe d’embellie est forte, mais une relance prématurée pourrait être rapidement stoppée, ce qui générerait une autre vague d’annulations, affectant la crédibilité des agences et des intervenants impliqués. C’est, du moins, l’avis d’un spécialiste en analyse de données du secteur voyages et tourisme pour la firme GlobalData.
Clientèle locale et capacités numériques
La reprise des voyages internationaux en groupe peut être très lente. Pour se relever plus rapidement, les entreprises devront se tourner vers les marchés de proximité. Il faut ainsi revoir l’offre et l’adapter. Doit-on miser sur des forfaits au Québec pour la clientèle d’ici ? Cibler les très petits groupes ? Envisager le Québec autrement ? Voilà des interrogations à considérer.
Les intervenants et les opérateurs de tours doivent poursuivre leurs investissements en matière de développement technologique pour maintenir et enrichir les relations avec les différents acteurs de l’industrie, comme avec les consommateurs. Cette connexion offre une agilité et des possibilités pour mieux se positionner.
Pour plus de renseignements, consultez le dernier bulletin sur les réseaux de distribution.
Le Réseau de veille en tourisme partage les informations et les ressources à jour selon les secteurs d’activité ainsi que des pratiques exemplaires tirées de son exercice de veille quotidien afin d’outiller l’industrie québécoise. Abonnez-vous à l’infolettre.
Organismes à suivre en tout temps
- PhocusWire diffuse l’état quotidien des réservations des plus grandes agences de voyages en ligne, dont Booking, Expedia et Amadeus.
- Profession voyages met en ligne chaque jour diverses informations propres à la réalité québécoise tout en s’inspirant de modèles d’ici et d’ailleurs.
- L’Alliance de l’industrie touristique du Québec publie les renseignements à jour à l’intention des travailleurs, des entrepreneurs et des gestionnaires de l’industrie touristique québécoise.
- Le gouvernement du Québec indique l’avancement de la situation québécoise quant à la crise de la COVID-19. On y trouve aussi les programmes publics d’aide aux organisations.
- Le gouvernement du Canada met à jour la réponse du Canada ainsi que les mesures et les programmes de soutien financier aux entreprises.