Comment les entreprises abordent-elles l’été 2020 ?

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Claudine Barry Claudine Barry

Seulement 4 % des entreprises touristiques du Québec envisagent de générer des profits durant la période estivale. Malgré tout, elles se sentent prêtes à accueillir les touristes québécois qui pourraient être plus nombreux, selon l’avis d’une forte proportion d’intervenants.

Deuxième coup de sonde

À la suite d’une première enquête menée en avril, la Chaire de tourisme Transat, en collaboration avec le ministère du Tourisme et l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, a procédé à une seconde vague de collecte de données afin de mesurer l’évolution des impacts de la COVID-19 sur le tourisme québécois. En tout, 921 organisations ayant participé à la première vague de l’étude ont complété le sondage qui s’est déroulé du 28 mai au 8 juin 2020. D’un point de vue régional et sectoriel, la répartition des répondants reflète bien le profil de l’industrie touristique québécoise.

Les résultats présentés ci-après dressent le portrait de la situation à cette période, soit juste avant l’annonce du gouvernement du Québec (11 juin) concernant l’aide financière de 753 millions de dollars pour l’industrie.

Ampleur des dégâts

Déjà, en avril dernier, les organisations touristiques émettaient plusieurs signaux de détresse. Le récent sondage indique que la majorité des entreprises sont toujours préoccupées par leurs finances. Près d’un répondant sur deux (48 %) souligne que la situation générale s’est détériorée.

Environ huit répondants sur dix s’inquiètent des pertes financières dues à la crise et 63 % craignent pour leurs liquidités (voir le graphique 1). Près du tiers appréhende même de faire faillite ou de devoir fermer. Grosso modo, la moitié des sondés estime que la situation s’avère tout aussi préoccupante qu’en avril. Mais des parts importantes d’organisations (de 28 % à 51 %, selon les sujets) sont davantage préoccupées qu’elles ne l’étaient lors de la première vague de l’enquête.

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Par ailleurs, la majorité des entreprises sondées (61 %) envisagent d’exploiter leur entreprise à perte cet été. Seulement 4 % prévoient de générer des profits alors que 35 % des répondants espèrent couvrir leurs frais.

Optimisme?

La possible réouverture de la frontière avec les États-Unis au 1er juillet ne semble pas réaliste aux yeux de plus de la moitié des organisations; quelque 12 % d’entre elles se montrent optimistes à cet égard. Par ailleurs, les répondants sont plus confiants en l’avenir que lors du sondage précédent quant à une augmentation de l’achalandage de visiteurs québécois (47 %) cet été; cette proportion s’élevait à 34 % au moment de la 1re enquête (voir le graphique 2).

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Une lente reprise

Depuis la première vague du sondage, le tiers des organisations sondées a reçu de nouvelles réservations pour l’été. D’après la majorité des répondants, la quantité totale de réservations réalisées correspond à moins de 25 % du volume enregistré à la même période l’année dernière. La reprise des activités normales prendra plus de six mois selon la majorité des entreprises interrogées, voire un an (37 %).

Prêt, pas prêt?

Les deux tiers des organisations touristiques participant à l’enquête se sentent prêtes à accueillir des visiteurs cet été. La plupart (81 %) estime pouvoir demeurer en affaires malgré les restrictions de deux mètres de distance ou encore le port du masque (83 %). Elles se disent confiantes de respecter les mesures sanitaires obligatoires (76 %). Mais la mise en place de celles-ci nécessite des efforts financiers considérables. La moitié des entreprises (49 %) débourseront plus de 5 000 $ pour ces ajustements.

L’infographie qui suit illustre les faits saillants de cette enquête.

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Consultez ici les faits saillants de la 2e vague de l’enquête portant sur l’impact de la COVID-19 sur les organisations touristiques québécoises.

Image à la une : Chaire de tourisme Transat