Les télétravailleurs, un segment à conserver dans nos radars

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Amélie Racine Amélie Racine

Un mode de travail en phase avec son temps, soutenu par un virage numérique et propulsé par la pandémie. Le télétravail n’est pas près de disparaître, du moins, pour certains travailleurs.

Les télétravailleurs canadiens

Les sondages hebdomadaires sur la pandémie de la COVID-19 de la firme Léger révèlent que la moitié des employés canadiens (et 43 % des employés québécois) étaient en télétravail au début de la pandémie (avril 2020) et que 79 % semblaient aimer l’expérience. Au début de l’automne 2020 (fin septembre), la proportion de télétravailleurs a baissé à 32 % (au CAN) et à 33 % (au QC). À ce moment, 89 % rapportaient une expérience positive. Une forte majorité affirme s’être habituée à cette nouvelle façon de travailler et environ le tiers serait même enclin à se chercher un nouvel emploi s’ils se voyaient forcés par leur supérieur de retourner au bureau.

Selon une analyse de la Banque Royale du Canada (RBC), les employeurs s’affichent moins enthousiastes à cette idée. Au Canada, 30 % des entreprises parmi lesquelles le télétravail est envisageable comptent probablement maintenir cette mesure après la pandémie. Cependant, pour demeurer attrayantes comme employeur, celles-ci devront proposer des conditions de travail plus flexibles. Est-ce que ces nouvelles réalités auront des répercussions sur le tourisme ?

Un segment de clientèle additionnel

Travailler de la maison n’est pas un phénomène nouveau. Quelques employeurs le permettaient déjà, mais surtout, les travailleurs autonomes le font depuis longtemps. Ce qui marque un tournant, c’est la quantité de nouvelles personnes qui font du télétravail durant la crise et l’influence que cela pourrait avoir sur leur mode de vie futur si cette pratique se poursuit après la pandémie.

Ce qui marque un tournant, c’est la quantité de nouvelles personnes qui font du télétravail durant la crise et l’influence que cela pourrait avoir sur leur mode de vie futur si cette pratique se poursuit après la pandémie.

Une enquête en ligne réalisée par la Chaire de tourisme Transat en novembre 2020 auprès de voyageurs québécois permet de dresser un portrait spécifique de ceux qui étaient en télétravail (ci-après nommés « télétravailleurs » ou « TT ») à l’été 2020. Selon les données, un tiers des répondants ont affirmé avoir fait du télétravail durant cette période. De ceux-ci, 13 % l’ont également fait dans le cadre d’un séjour hors domicile et seulement 1 % ont loué une chambre d’hôtel spécifiquement à cet effet.

Les télétravailleurs ont davantage voyagé au Québec cet été que le reste de l’échantillon : ils sont un peu plus enclins à avoir fait une excursion dans la province (54 % des TT contre 42 % des non-TT) ou un court séjour (57 % contre 51 %).

Les télétravailleurs, un segment à conserver dans nos radars

Au cours de l’été 2020, les télétravailleurs ont été plus nombreux à avoir passé plus de nuits à l’hôtel qu’à l’habitude (14 % des TT contre 8 % du reste de l’échantillon). De plus, ils ont eu moins envie de retourner dans des destinations déjà visitées (8 % contre 15 %). Parmi les nouveaux adeptes de plein air ou d’un sport, ils ont plus fréquemment acheté de l’équipement (63 % contre 49 %).

Intentions de voyage

L’enquête auprès des voyageurs québécois indique qu’une très forte proportion de télétravailleurs (91 %) juge probable d’effectuer un voyage au cours des deux prochaines années. Lorsqu’ils sont interrogés à propos de leurs intentions à plus court terme (2021), 29 % considèrent un séjour en hébergement commercial au Québec à l’hiver, 38 % au printemps et 67 % durant l’été.

Envisagent-ils de s’adonner au télétravail dans un hébergement commercial ? Ils sont plus nombreux à y songer au Québec (21 %) qu’à l’extérieur de la province (12 %).

Un segment de clientèle à suivre

La tendance du télétravail touche de nombreuses organisations tant locales qu’internationales et laisse présager une vaste étendue d’occasions d’affaires à saisir. Selon la composition de leur foyer et la situation de ceux qui en font partie, les télétravailleurs se divisent en une multitude de sous-segments qui suscitent déjà l’attention de plusieurs analystes.

Les nomades numériques ne sont plus seuls sur la route des vacances/travail. Ils pourraient bien rencontrer des télétravailleurs qui s’adonnent au workation ou au flexcation ! À suivre…

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Cet article provient du Livre blanc Tourisme 2021 : entre défis et occasions d’affaires. Pour le consulter, cliquez ici. 

Source de l’image à la une : Pexels