Il y a l’amateur de plein air, le touriste d’affaires, celui qui voyage en famille. Il est Québécois, immigrant, jeune ou âgé. Le voyageur contemporain possède de multiples facettes.
Les clientèles touristiques sont extrêmement diversifiées. Pour répondre à leurs besoins et susciter leur intérêt, les entreprises doivent connaître leurs comportements de voyage. Voici des extraits d’analyses, publiées par le Réseau de veille en tourisme (RVT) au cours des deux dernières années, qui présentent le profil de certains segments de la clientèle.
L’amateur de plein air
Les deux tiers des Québécois ont pratiqué au moins une activité de plein air, de 2014 à 2017. Le vélo, la randonnée pédestre et la marche hivernale en sentier sont les activités les plus populaires. Au cours de 2017, la majorité a aussi réalisé un séjour avec nuitée, comptant au moins une activité de plein air. Quant aux mordus de plein air, ils sont plus d’un million au Québec à effectuer au moins six séjours de tourisme de plein air annuellement. Ce sont majoritairement des hommes âgés de 45 à 64 ans, qui vivent en couple sans enfant à la maison. Environ 40 % de ces mordus séjournent au moins neuf nuitées en hébergement commercial.
Source : Diversify Outdoors
Le RVT s’est également penché sur les habitudes de plein air de certains adeptes plutôt « atypiques », soit l’immigrant, le senior âgé de 65 à 74 ans et le randonneur improbable. Le premier privilégie la saison estivale pour la pratique de ses activités. Il va à la plage, s’adonne à la randonnée et au vélo. Il y voit l’occasion de se maintenir en bonne forme physique. Encore très actif, le second pratique surtout le vélo et la randonnée pédestre, et le quart de ce segment effectue plus de 60 sorties par année. Le troisième bouscule l’image typiquement associée à l’adepte du plein air, soit celle d’une personne jeune, blanche, hétérosexuelle et souvent très expérimentée. Qu’il s’agisse de personnes de couleur, d’individus en surpoids ou de néophytes enthousiastes, ils sont de plus en plus nombreux à partager les photos de leurs sorties de plein air sur le compte Instagram Unlikely Hikers. Celui-ci rassemble, à ce jour, plus de 54 000 abonnés.
Le voyageur d’affaires en mutation
Les voyages d’affaires sont en plein essor. En dépit d’une myriade de possibilités technologiques, voyager pour affaires constitue une activité importante pour les entreprises. Selon le sondage annuel réalisé mensuellement par Vividata et publié au printemps 2018, plus de 3,2 millions de Canadiens avaient réalisé un voyage d’affaires au cours des 12 mois précédents, dont seulement 14 % étaient Québécois. Le plus fort contingent provenait de l’Ontario. Toutefois, les Québécois partent plus longtemps en moyenne pour leurs déplacements d’affaires que les autres Canadiens. Les hôtels dominent encore très largement le marché, en dépit de la croissance de l’offre d’hébergement alternatif de type Airbnb.
Le stéréotype du voyageur d’âge mûr vit ses derniers jours. Aujourd’hui, environ 50 % des voyageurs d’affaires ont moins de 45 ans. Près de la moitié sont des femmes, qui s’avèrent nettement plus jeunes que leurs homologues masculins. Elles ont aussi plus tendance que leurs confrères à comparer les prix avant d’effectuer leurs réservations et souhaitent obtenir plus d’information sur leurs villes de destination.
Source : Pexels
Une étude d’Upside Business Travel présente quatre profils clés qui dépeignent le nouveau voyageur d’affaires. Sans surprise, deux personas élaborés sont des femmes : Michelle, 36 ans, l’étoile montante qui effectue deux voyages d’affaires par année, et Lisa, 62 ans, la vétérane qui en réalise sept. Un autre article, celui-ci diffusé sur la plateforme Northstar Meetings Group, présente six profils communs de congressistes qui mettent en lumière les traits généraux des participants. À partir de ces grandes caractéristiques, il est possible de décortiquer davantage les personnalités, les comportements et les besoins d’un public cible, pour ensuite créer des personas. Cette connaissance permet de concevoir une programmation qui répond aux attentes et de personnaliser son approche.
Les voyages des familles
Selon Vividata, la visite d’amis est l’activité la plus pratiquée chez les voyageurs québécois dont le ménage inclut au moins un enfant d’âge préscolaire ou un enfant d’âge primaire. La plage figure au premier rang des activités pour les ménages avec au moins un enfant de 12 à 17 ans. La visite d’un parc national est plus populaire chez les familles ayant au moins un enfant de moins de six ans, comparativement aux autres catégories d’âge. Les familles québécoises sont aussi plus attirées que la moyenne des Canadiens par les visites au zoo, les activités sportives et les visites d’un parc national.
En ce qui a trait aux familles qui voyagent avec de très jeunes enfants (de 0 à 3 ans), elles n’ont pas tout à fait les mêmes besoins que celles qui le font avec de plus grands. La liste des choses à apporter est substantielle, les préoccupations sont multiples et la logistique sur place est parfois laborieuse. Malgré tous ces défis, elles sont nombreuses à partir à l’aventure avec leurs bambins. Pour répondre à leurs attentes, il est essentiel de considérer les besoins de chaque membre de la famille et de leur offrir un service qui leur simplifie la vie : comptoir prioritaire pour s’enregistrer à l’aéroport, aires de jeu, prêt d’équipement, etc.
Source : Jambette.com — Aéroport Jean-Lesage de Québec
Les voyages des générations, de A à Z
Les enfants alpha ont vu le jour la même année que l’iPad, soit au début de la présente décennie. La technologie, le contenu numérique et la gratification instantanée constituent la norme pour cette génération. Ces enfants-rois entretiennent des relations parents-enfants fondées sur la négociation plutôt que sur l’autorité. Ils ont des idées et des opinions bien à eux qui influencent déjà les décisions familiales, notamment les voyages de leurs parents ou de leurs grands-parents. Les jeunes alpha sont les plus susceptibles d’influencer le choix de la destination et des activités, bien que les adultes aient le dernier mot. Si le budget constitue un aspect majeur pour la plupart des gens, la commodité est plus importante que le prix le plus bas lors de la sélection du transport et de l’hébergement.
La génération Z représente les jeunes nés après 1990 ou 1995, selon les sources. Souvent associés à la génération du millénaire (nés entre 1985 et 2000), les Z se différencient de leurs aînés, les Y. Ils sont particulièrement sensibles au phénomène FOMO (Fear of Missing Out), c’est-à-dire la peur de rater quelque chose d’important ou l’urgence de vivre sans retenue. L’utilisation des réseaux sociaux s’avère essentielle pour les joindre, et particulièrement YouTube. En encourageant les Z à partager, à s’impliquer et à être actifs sur les réseaux sociaux, on leur donne le sentiment de s’investir dans une marque au lieu d’être de simples consommateurs. Il devient donc plus facile d’attirer leur attention et de les fidéliser.
Espérons que ce bref tour d’horizon de divers segments de la clientèle touristique vous aidera à mieux comprendre les besoins et les attentes du voyageur d’aujourd’hui afin de lui proposer une expérience personnalisée.