Un peu plus de la moitié des Québécois ayant visité la province à l’été 2022 ont subi des contrecoups liés au manque de main-d’œuvre. Quels sont-ils ?
De nombreux voyageurs québécois vivent des expériences touristiques problématiques qui découlent de la pénurie de main-d’œuvre. Pour une deuxième année consécutive, la Chaire de tourisme s’est intéressée à cet enjeu et documente ce phénomène grâce à son enquête annuelle. Voici ce que nous apprennent les résultats.
Quelque 51 % des répondants ayant voyagé au Québec à l’été 2022 ont vécu des situations irritantes liées à la pénurie de main-d’œuvre. Cette donnée est relativement stable par rapport à l’été 2021 (49 %).
Quelque 51 % des Québécois ont vécu des situations irritantes liées à la pénurie de main-d’œuvre à l’été 2022.
Parmi ceux-ci, un certain profil de voyageurs se démarque. Voici quelques particularités qui se dégagent de ce profil :
-25 % d’entre eux appartiennent au groupe des 25-34 ans (contre 17 % des répondants n’ayant pas été affecté par le manque de personnel) ;
-37 % considèrent les voyages comme une dépense prioritaire dans leur budget (contre 27 %) ;
-58 % sont des femmes (contre 47 %) ;
-66 % considèrent que les voyages jouent un rôle important pour leur santé mentale (contre 57 %).
D’un point de vue sociodémographique, les femmes ainsi que les gens âgés de 25 à 34 ans semblent avoir vécu plus souvent que les autres répondants des situations irritantes en lien avec la pénurie de main-d’œuvre à l’été 2022. Deux hypothèses sont possibles ; ces groupes peuvent avoir été exposés plus fréquemment à de mauvaises expériences ou peuvent être plus sensibles aux situations négatives.
De plus, ces répondants pourraient avoir été davantage bouleversés par le manque de main-d’œuvre en raison de l’importance qu’ils accordent au voyage ; ce dernier représente une dépense prioritaire dans leur budget et joue un rôle important pour leur santé mentale.
La diminution des services offerts, la réduction des heures d’ouverture et les longues files d’attente figurent parmi les éléments ayant le plus affecté la qualité des expériences touristiques des voyageurs québécois à l’été 2022. Le stress chez les employés semble avoir incommodé une plus forte proportion de voyageurs l’été dernier par rapport à 2021.
Un peu plus de 80 % des voyageurs québécois ayant vécu des irritants en lien avec la pénurie de main-d’œuvre à l’été 2022 jugent que cela a affecté leur expérience touristique. Cette proportion est plus élevée qu’à l’été 2021 (75 %). Quelque 29 % des répondants ayant vécu des irritants en lien avec le manque de personnel considèrent que ces situations auront un certain impact sur leur intention de visiter à nouveau la destination. Cette donnée représente une hausse par rapport à l’été 2021 (23 %).
À la lumière de ces informations, la pénurie de main-d’œuvre pèse toujours sur l’expérience client des visiteurs au Québec ainsi que sur l’image de la destination. Les difficultés observées par la Chaire de tourisme Transat l’année dernière ne se sont pas encore résorbées. Comment remédier à cet enjeu qui risque de créer un bris de connexion entre les visiteurs et les entreprises touristiques visitées ?
Image à la une : Unsplash
Cet article se retrouve dans le Cahier Tendances 2023 réalisé par l’équipe de la Chaire de tourisme Transat.