En plus de la valeur esthétique et des économies d’énergie qu’elle procure, la végétalisation constitue une mesure d’adaptation aux changements climatiques.
Ce texte a été rédigé dans le cadre d’un partenariat de veille avec Événements Attractions Québec. La version complète est disponible sur le blogue de l’EAQ. Ce projet de collaboration est rendu possible grâce à la participation financière du gouvernement du Québec.
Le parc animalier John Ball Zoo, situé à Grand Rapids, au Michigan, est très engagé dans une approche durable et responsable. Cet OBNL, dont la mission consiste à éduquer et encourager le public à s’impliquer dans la conservation de la nature sauvage, a reçu la certification Gold du système de classement Sustainable Sites Initiatives (SITES) pour l’un de ses secteurs. Cette certification a été rendue possible grâce, entre autres, aux efforts de verdissement du site.
Une approche humaine et verte
La direction du zoo s’impose la règle des 4 P : People, Planet, Profit, Prosperity. Les projets qu’on y développe doivent tenir compte de l’aspect humain et social, de l’environnement, de la santé financière de l’organisation et de sa durabilité dans le temps. L’organisme offre une foule d’activités et de tours spéciaux ainsi que la possibilité d’y tenir des événements privés qui lui permettent de financer, en partie, des projets de conservation et d’accessibilité pour tous. C’est notamment le cas du programme JUMP qui donne aux moins nantis de l’État du Michigan la possibilité de visiter le zoo gratuitement.
La gestion des matières résiduelles (recyclage et compostage) et de l’énergie (géothermie, éclairage DEL, etc.) fait maintenant partie des bases en matière d’actions durables au John Ball Zoo. Plus récemment, l’organisme a réaménagé certains secteurs afin de les verdir — toitures et murs végétalisés — et ainsi faire place aux bienfaits d’un aménagement où la nature reprend ses droits.
Un aménagement d’exception
C’est l’habitat des suricates, conçu il y a quelques années, qui a obtenu la certification Gold du système de classement Sustainable Sites Initiatives (SITES). Celui-ci reconnaît les aménagements paysagers durables de qualité exceptionnelle en matière de planification, de design, de construction et d’entretien. Il peut s’apparenter à la certification LEED, mais pour les aménagements extérieurs. Ceux certifiés SITES utilisent notamment moins de ressources par le recours à des composantes recyclées et durables et des matériaux locaux. Le John Ball Zoo est le premier parc animalier dans le monde à recevoir une telle distinction.
Le secteur des suricates comprend, entre autres, une toiture végétalisée. Celle-ci permet notamment de filtrer et d’absorber les eaux pluviales. Elles sont acheminées vers un bassin puis réutilisées, en partie, pour l’arrosage. Le site comprend aussi des panneaux solaires afin d’alimenter l’éclairage extérieur permettant ainsi de réduire les coûts en énergie.
Pour le confort de l’animal et le plaisir du visiteur
Tous les standards en matière de confort de l’animal, comme les conditions de lumière naturelle similaire à son environnement habituel, sont rehaussés. On s’assure que les espaces intérieurs et extérieurs soient tempérés. Ce décor apaisant offre des secteurs ombragés, des sites végétalisés et des aires de repos vertes et aérées. Pour ajouter au plaisir des visiteurs, une bulle de plexiglas a été intégrée au décor pour que les enfants puissent imiter le suricate tout en l’observant de près.
Comme l’indique le directeur des installations dans la vidéo ci-dessous, ce type de contact avec les animaux peut certainement contribuer à sensibiliser les jeunes à l’importance de conserver la nature et à les maintenir engagés. Il souligne aussi que les sentiers ont été conçus pour être accessibles aux personnes à mobilité réduite, une attention qui ne nécessite pas d’investissements supplémentaires majeurs lorsqu’un processus de réaménagement est déjà en cours.
Les multiples atouts de la végétalisation
En plus du verdissement du secteur des suricates, le zoo dispose de plusieurs murs et toits végétaux. Ces derniers améliorent la performance énergétique des bâtiments qu’ils recouvrent en les isolant du froid l’hiver et des canicules l’été. Ces toits et ces murs sont composés de plantes indigènes qui contribuent à la richesse de l’écosystème et à la conservation des pollinisateurs et des oiseaux. Les installations végétales favorisent aussi la rétention des eaux dans les sols et la capture du carbone. Elles constituent un atout esthétique stimulant pour tous les visiteurs et les employés du parc, étant donné les vertus thérapeutiques et de bien-être que procure le contact avec la nature.
Faire valoir les bienfaits
Les employés comme les visiteurs sont informés des efforts déployés par le zoo. Celui-ci transmet d’ailleurs de l’information, notamment à travers son système de signalétique, afin de communiquer les avantages de ses aménagements verts ainsi que certaines autres actions écoresponsables. Il s’agit d’une plus-value pour l’image de l’organisation, et d’une occasion d’inspirer et d’engager les visiteurs dans une voie plus durable.
Des initiatives payantes
En plus des toitures végétalisées, plusieurs initiatives ont permis de réduire la consommation d’énergie, comme des ventilateurs-récupérateurs ainsi qu’une installation géothermique. On estime que les coûts en chauffage et en climatisation ont enregistré des baisses de 60 % depuis 2002. Depuis cette même année, la consommation annuelle d’eau est passée de 83 millions de gallons à 20 millions, alors que le zoo a pris de l’expansion.
Ces résultats incitent la direction du zoo à en faire toujours plus. Elle envisage la carboneutralité d’ici 2030.
Image à la une : Facebook/John Ball Zoo