Lacs, rivières, bassins de rétention : les ressources aquatiques sont nombreuses pour diversifier l’offre en montagne.
La pérennité du tourisme de montagne ne repose pas uniquement sur les sports d’hiver. Les changements climatiques incitent à revoir les stratégies de développement touristique vers une diversification de l’offre à travers les saisons. Plusieurs régions du Québec et ailleurs sur le globe s’adaptent et innovent. Pour se démarquer, certains n’hésitent pas à développer des produits et services autour de l’eau. Voici quelques initiatives inspirantes qui donnent le goût de plonger dans l’action !
Miser sur le bien-être : se la couler douce
Les acteurs de l’industrie touristique de montagne font preuve d’imagination pour créer de nouveaux produits et expériences répondant aux attentes de la clientèle en quête de bien-être. L’eau devient une composante majeure de cette offre, étant perçue à la fois comme stimulante, apaisante et possédant de nombreux bienfaits pour la santé.
La station de ski française La Plagne propose plusieurs activités alliant l’eau et le bien-être. L’activité nature « Bivouac Consciences » se déroule sur deux journées d’expédition le long de l’Isère. La rivière sert de fil conducteur à trois activités : une séance de yoga au bord de l’eau, une descente en rafting sur 18 km et une initiation/ou un perfectionnement à la pêche à la mouche.
Selon les responsables de l’expédition, le yoga permet aux participants de débuter le séjour en se concentrant sur l’essentiel. Cette première phase (ou étape) offre un espace pour atteindre un état de relaxation et de reconnexion à soi. La pêche est complémentaire créant un lien direct avec la rivière ainsi que son environnement visible et caché. Le rafting, quant à lui, vient équilibrer le tout en apportant une bonne dose d’adrénaline.
En Suisse, un petit étang servant autrefois de réservoir pour alimenter la centrale électrique d’une scierie a été aménagé en 2003 en un centre de santé de la méthode Kneipp. Cette philosophie repose sur cinq principes fondamentaux : l’eau, les plantes, le mouvement, l’alimentation et l’équilibre. Cette doctrine soutient l’importance des thérapies naturelles ainsi que les forces de l’autoguérison du corps. Le site propose de la marche dans l’eau, un sentier pieds nus, un jardin d’herbes, des stations d’immersion et de repos.
Une vague d’adrénaline
L’eau rime parfois avec sensations fortes ! Certaines stations de ski ont usé d’imagination pour faire vivre des expériences sans nécessairement construire des structures imposantes et dispendieuses. Aquasensations est un parcours d’obstacles aquatiques à Val Cenis en Savoie qui intègre différents modules mélangeant accrobranches aquatiques, tyroliennes, cylindres, passerelle en bois, waterjump, etc. La vidéo suivante donne un aperçu.
À Tignes, dans les Alpes françaises, Acroland invite les amateurs de sensations fortes à glisser sur de longs toboggans et à conclure leur descente dans les eaux du lac. L’installation propose trois niveaux de difficulté (6 m, 9 m, 12 m) avec pour chacun d’entre eux la possibilité de choisir entre un toboggan avec tremplin, une piste avec une planche de bodyboards ou encore une descente sur des bouées gonflables. L’encadrement est assuré par Henri Authier, ancien champion de ski freestyle, spécialiste en acrobatie hot-jumping.
Joindre l’utile à l’agréable
Les domaines skiables construisent de plus en plus de bassins de rétention pour l’enneigement artificiel. La plupart d’entre eux ne présentent aucun intérêt en termes de paysage ou de biodiversité. Quelques stations font preuve de souplesse et de créativité en permettant d’en faire de véritables ouvrages multifonctionnels sans nuire à la fonction de réservoir. C’est le cas du bassin de l’Alpe des Chaux, en Suisse, qui offre un espace de détente durant l’été avec une plage de gravier, une pataugeoire, une zone non-nageur et un bassin de natation. Selon les responsables du site, l’attractivité du site a dépassé les attentes puisque de 200 à 300 personnes par jour ont fréquenté les lieux alors que 100 visiteurs journaliers étaient prévus.
Chaque goutte compte !
En raison de son fort attrait touristique, la gestion de l’eau n’est pas sans poser un problème. Sa forte consommation pour les multiples usages qui en sont faits met sous pression cette ressource naturelle limitée. S’ajoutent à cela les effets négatifs des changements climatiques qui affectent sa disponibilité et sa qualité. Il convient donc de construire un plan raisonné lors de la mise en place d’activités pour éviter de créer une pression supplémentaire dans son milieu.
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