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Analyses - 8 juin 2004

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juin 2004

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L’Inde, un marché à surveiller

Alors que tout le monde n’en a que pour la Chine, le marché indien s’avère prometteur, lui aussi. De nombreux pays courtisent activement ce marché estimé à 4,5 millions de voyageurs internationaux en 2003. Un marché intéressant pour le Canada?

Les ingrédients sont là

  • Plus d’un milliard d’habitants (deuxième pays le plus populeux)
  • Cinquième économie en importance au monde en termes de pouvoir d’achat
  • Croissance du PIB prévue de plus de 7% pour 2004
  • Classe moyenne considérable (estimation à 300 millions de personnes)
  • Amélioration des réseaux de communication
  • Participation à des zones économiques de libre-échange
  • Libéralisation des voyages
  • Augmentation du nombre de liaisons aériennes

Que demander de plus! En 2000, la Pacific Asia Travel Association (PATA) évaluait à 25 millions le marché potentiel de voyageurs indiens. En 2003, 4,5 millions de voyages ont été effectués à l’étranger et 234 millions à l’intérieur de l’Inde.

L’Inde et la Chine ont plusieurs éléments en commun, tels le potentiel de croissance économique, l’importance de la population et la libéralisation des voyages. Le marché indien reste toutefois plus facile à courtiser. Les Chinois évoluent dans un marché contrôlé et réglementé qui tend à se libéraliser, notamment avec les critères SDA (statut de destination approuvée) pour les voyages de groupe, alors que les Indiens n’ont pas de contraintes de déplacement – ils voyagent où ils veulent et quand ils le veulent. Ils ont une plus longue expérience du voyage que les Chinois et nombreux sont ceux qui s’expriment en anglais, ce qui a tout lieu de faciliter leurs déplacements hors du pays. L’entrée de ces visiteurs au Canada nécessite l’obtention d’un visa, mais le Canada ne figure pas encore sur la liste des SDA pour les Chinois qui voyagent en groupe.

Un marché fortement courtisé

  • Dubaï, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont très actifs sur le marché indien et intensifient leurs actions marketing.
  • Les canaux de distribution de Dubaï sont passés de 22 voyagistes indiens en 1997 à 560 agents et voyagistes aujourd’hui.
  • En 2003, l’Australian Tourist Commission (ATC) comptait 126 agents dans 44 agences de voyages indiennes faisant la promotion de son programme en ligne Aussie Specialist.
  • Singapour, Hong Kong et Dubaï courtisent les Indiens avec leurs produits de croisières.
  • La compétition entre les compagnies aériennes s’intensifie sur le marché de l’Inde.
  • Les destinations reprennent les icônes que l’on retrouve dans les grandes productions cinématographiques et télévisuelles pour attirer la clientèle.

Le Royaume-Uni a été la première destination à ouvrir un bureau promotionnel en Inde en 1988. Aujourd’hui, plus d’une dizaine de pays ont emboîté le pas. Faisant la promotion de leurs produits d’appel et de leurs grandes villes, ces offices diversifient graduellement leurs produits et courtisent des villes secondaires.

Contrer la concurrence sur ce marché pour le Canada ne sera pas chose facile. Le Moyen-Orient et l’Europe sont beaucoup moins éloignés de l’Inde et les vols sont plus fréquents. L’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis offrent une gamme de produits similaires à ceux du Canada.

Une approche différente pour chaque segment de marché

Dans le passé, les voyages effectués par la population se résumaient à:

  • la visite des pays avoisinants (Népal et Sri Lanka) et de l’Asie du Sud-Est;
  • des voyages organisés en Europe;
  • la visite de parents et amis au Royaume-Uni et dans les autres destinations où la communauté indienne est fortement concentrée.

Depuis quelques années:

  • Le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande accueillent de plus en plus de voyageurs indiens en raison de leur offre «différente» et de la visite de ces destinations qui s’effectue dans la période hors-saison.
  • Pour l’Autriche, les voyages organisés dominent le marché de la clientèle indienne. Les voyageurs indépendants, dont le nombre est en progression, constituent près de la moitié du marché. La clientèle aime explorer les montagnes, les lacs, les vignobles, de même que les villes.
  • D’autres destinations soulignent l’intérêt de la clientèle indienne pour le ski, les parcs thématiques, les spas, la santé et la relaxation.
  • Le Sri Lanka et la Corée du Sud mettent de l’avant leur héritage bouddhiste.
  • À Dubaï, les voyageurs indiens aiment les sports nautiques, les produits de divertissement orientés vers la famille et les safaris dans le désert.
  • La demande pour le golf est en croissance.
  • La clientèle d’affaires se déplace de plus en plus, en raison de la croissance de l’économie. La Chine, avec Hong Kong en tête, prévoit un boom de cette clientèle en raison des rapprochements politiques et économiques de ces deux pays. Pour Dubaï, ce segment est le plus important de la clientèle indienne.

Le nombre d’habitants âgés de 15 à 59 ans passera de 519 millions en 1996 à 800 millions en 2016. Vivant dans des régions densément peuplées, les Indiens privilégient les grands espaces verdoyants. Satisfaire leur palais se révèle aussi important. Il est préférable qu’un restaurant offrant ce type de cuisine fasse partie de l’itinéraire de voyage. Fait à noter, plusieurs sont végétariens ou évitent de manger du porc ou des produits de la vache en raison de leurs pratiques religieuses.

Les voyages organisés s’échelonnent sur 10 à 21 jours. Visites de base, possibilités de magasinage et peu d’activités épuisantes composent généralement ce type de forfait. Ces voyageurs veulent quotidiennement un repas de leur pays et se retrouver en groupe au même hôtel, lequel n’a pas à être situé au centre-ville.

Le voyageur indépendant typique se situe dans la classe moyenne, possède un niveau de scolarité élevé, est ouvert à la culture et aux influences occidentales et vit au sein du noyau familial. Il voyage souvent en famille vers des destinations long-courriers à la recherche de nouvelles expériences. Les plus expérimentés, ayant déjà visité les principales destinations (Londres, New York, etc.), sont ouverts à des endroits moins familiers.

La visite de parents et amis constitue un marché important. Plus de 20 millions d’Indiens ou d’origine indienne vivent à l’étranger. Le Royaume-Uni a à cet effet lancé une offensive marketing et facilité les mesures d’entrée afin de promouvoir les réunions de famille. Lors du recensement de 2001, le Québec comptait environ 35 000 personnes ayant déclaré avoir des ancêtres d’origine indienne ou l’Inde comme pays de naissance.

De petits groupes ad hoc d’une vingtaine de personnes, comprenant les voyages de congrès et de motivation, sont intéressés par les itinéraires conçus spécialement pour leurs besoins.

Le jet setter correspond à un marché de niche plus haut de gamme, où les personnes voyagent régulièrement en quête de nouvelles expériences, pour magasiner ou faire du ski. Il réserve directement ses hôtels.

Les études à l’étranger et les lunes de miel comptent aussi parmi des segments de marché à explorer.

Pour plus d’information sur le marché indien, consultez le Baromètre des clientèles – Marché asiatique.

Sources:
– Economist Intelligence Unit. «India tourism: Full to bursting», 12 mai 2004.
– Koumelis, Theodore. «Indian tourism mart reflects record growth», Travel Daily News, 17 octobre 2003.
– Statistiques d’utilisation d’Internet, [www.InternetWorldStats.com].
– Travel Daily News. «Segmentation Drives Indian Outbound», TDN International Edition [www.traveldailynews.com], 1er mars 2004.

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