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Analyses - 12 avril 2006

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avril 2006

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Les communautés ethniques de Montréal voyagent-elles au Québec?

Les Montréalais provenant des diverses communautés ethniques représentent 21% de la population de la grande région de Montréal et, pourtant, cette cohorte de plus de 664 000 individus contribue peu au tourisme québécois. Elle préfère voyager en Ontario et dans le Nord-Est américain, particulièrement pour rendre visite à des parents et à des amis. Qui sont ces gens et que font-ils?

La cohorte des CEM

Grâce aux données statistiques produites par le Print Measurement Bureau (PMB), il est possible de segmenter la population du Québec en combinant des variables géographiques et démographiques. La présente analyse vise à offrir un portrait détaillé des habitudes de voyages des communautés ethniques habitant dans la grande région de Montréal (CEM), y compris dans les couronnes Nord et Sud (lire aussi: Les groupes multiethniques, un monde à découvrir… chez nous!). Cette catégorie des groupes ethniques comprend les personnes de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal identifiées comme des «non-blancs», selon la définition de Statistique Canada, ou qui parlent une langue autre que le français ou l’anglais à la maison.

La population appartenant à ce groupe compte environ 664 000 individus, soit près de 10% de la population du Québec âgée de 12 ans et plus. Quelque 155 000 CEM ont déclaré avoir effectué un voyage touristique au Québec au cours des 12 derniers mois, soit le quart de ce segment de population.

La base de comparaison des habitudes de voyage repose sur la formule d’un index 100, standard moyen de la population canadienne. Par exemple, un indice de 150 indique une propension 1,5 fois supérieure à la moyenne nationale. Afin d’obtenir un maximum de pertinence, nous comparons les variables propres aux CEM avec celles de l’ensemble des résidants de la RMR de la métropole.

Où vont-ils?

On s’en doutait, les CEM voyagent moins au Canada et encore moins au Québec que l’ensemble des résidants de la RMR de la métropole (graphique 1). Par contre, il est intéressant d’observer que les CEM affichent une propension à voyager supérieure si l’on regarde spécifiquement les voyages en Ontario, vers le Nord-Est américain ou l’ensemble des destinations internationales.

Une étude plus approfondie de la clientèle qui voyage au Québec éclaire davantage quant à la contribution relative de la clientèle des CEM par rapport aux autres groupes démographiques de la RMR de Montréal. Notons d’abord que la RMR de Montréal compte 1 million de personnes qui ont voyagé au Québec durant la dernière année, comparativement à 1,2 million pour le reste du Québec. Nous avons réparti ce million de touristes montréalais en quatre segments démographiques, à savoir les francophones blancs multilingues, les francophones blancs unilingues, les anglophones blancs et finalement les autres groupes ethniques de Montréal (CEM).

Le segment des CEM n’est certes pas négligeable puisqu’il représente pour le Québec plus de 15% de l’ensemble du marché touristique montréalais (graphique 2). Le plus important contingent de touristes provient des Montréalais francophones blancs et multilingues. Ces derniers comptent pour 42% de l’ensemble de la RMR de Montréal mais, surtout, correspondent à 54% des touristes montréalais qui voyagent au Québec.

Activités de prédilection en voyage

En raison de préférences culturelles distinctes, les activités pratiquées par les CEM lors de voyages au Canada diffèrent significativement de celles des autres Montréalais (graphique 3). Parmi les activités les plus prisées, mentionnons la visite de parcs thématiques/jardins zoologiques, l’assistance à des événements sportifs et la participation à la vie nocturne d’une destination. Toutefois, pour la majorité des autres activités, la propension à y participer s’avère beaucoup moins élevée que pour la moyenne montréalaise, particulièrement en ce qui concerne le ski alpin/planche à neige, les activités sportives en général et le tourisme d’aventure/randonnée.

Une analyse des activités pratiquées lors des voyages internationaux révèle un portrait quelque peu différent (graphique 4). On remarque par exemple, sans surprise, que la visite de parents ou d’amis est extrêmement populaire auprès des CEM, alors que l’indice atteint 175 comparativement à 104 pour les autres Montréalais. Fait intéressant, les groupes ethniques sont beaucoup moins portés à visiter les parcs thématiques/zoos à l’étranger que lors de voyages dans leur pays de résidence. C’est par contre le phénomène inverse qui se produit dans le cas des activités sportives, plutôt populaires lors de voyages internationaux. Le magasinage et l’expérience de la vie nocturne constituent deux autres activités pour lesquelles les CEM démontrent un intérêt supérieur à la moyenne montréalaise.

Profil général de loisir

Ce qui caractérise d’abord les CEM, c’est qu’ils ne sont pas particulièrement actifs dans la vie de tous les jours alors que, pour la très grande majorité des activités, ils présentent un indice de participation nettement inférieur à la moyenne montréalaise (graphique 5). On remarque un intérêt évident pour le soccer, tant au niveau de la participation que de l’assistance à des matchs. Le basketball obtient également un indice significativement élevé. Pour le reste, nous avons sélectionné un certain nombre d’activités illustrant le faible intérêt des CEM en comparaison des autres résidants montréalais. Parmi les activités où l’attirance naturelle semble faire défaut, on trouve le camping, le golf, les différents sports d’hiver, le canot, le théâtre, etc.

Les voyages d’affaires

Environ 54 000 CEM mentionnent avoir réalisé au moins un voyage d’affaires au cours des trois dernières années (graphique 6). Cela représente un indice de 62, ce qui est nettement moins que la moyenne canadienne et légèrement inférieur à l’indice de l’ensemble du Québec (75).

Par ailleurs, on constate que les Montréalais anglophones de race blanche sont particulièrement actifs sur le plan des voyages d’affaires. À l’opposé du spectre, les résidants de la métropole de race blanche et ne parlant que le français affichent un indice très bas, soit 39.

Source:
– PMB 2006 Two-Year Readership Database, traitement spécial d’un profil selon le modèle «Canada 39», 2006. 

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