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Analyses - 18 juillet 2006

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juillet 2006

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SuisseMobile: un projet de développement durable et mobilisateur

Les individus deviennent de plus en plus sensibles aux enjeux liés à l’environnement. C’est aussi dans ce contexte que plusieurs organisations, afin de prévenir la détérioration et la pollution de l’environnement, adoptent de bonnes pratiques de développement responsable. C’est notamment le cas en Suisse avec la mise en place d’un intéressant projet mobilisateur qui mérite d’être souligné: SuisseMobile. Ce projet a attiré notre attention parce qu’il regroupe plusieurs types d’activités basées sur des déplacements non motorisés dans une offre globale et intégrée.

Une collaboratrice du réseau de veille s’est rendue dans trois destinations européennes afin de comparer les façons de faire dans le développement et la mise en marché du cyclotourisme et d’étudier certains exemples de succès. Voici une deuxième analyse des meilleures pratiques touristiques observées. (Lire aussi: Meilleures pratiques en cyclotourisme, le cas de la Route du Coeur.)

Description du projet

SuisseMobile est un ambitieux projet visant à rendre accessible une offre globale d’activités axées sur des déplacements non motorisés. L’objectif poursuivit est «d’encourager la mobilité par sa propre force musculaire humaine et ses combinaisons avec les transports publics et privés». Avec ce projet initié en 2000 par la fondation «La Suisse à vélo», le pays compte se positionner comme chef de file mondial des voyages à caractère durable.

Plus précisément, ce sont la randonnée pédestre, le vélo de montagne, le patin à roues alignées, le canoë et le vélo de route qui sont intégrés à SuisseMobile. On privilégie le développement d’une offre de qualité et bien intégrée, composée d’itinéraires nationaux, de forfaits et de hauts lieux pour chaque type d’activités.

Par ailleurs, un important volet de communication et de commercialisation accompagne la démarche. La création d’une signalisation distincte, la connexion aux transports publics et l’installation d’infrastructures de communication s’inscrivent en support au projet. Arrivé depuis peu au stade du déploiement, on s’attend à ce que SuisseMobile soit inauguré officiellement au printemps 2008.

Une mobilisation nationale

L’organisation de SuisseMobile ne se limite pas à l’équipe de «La Suisse à vélo». De nombreux partenaires ont accordé leur appui et leur participation financière. Son comité de direction regroupe six instances responsables, dont l’équipe de «La Suisse à vélo» qui assume le leadership. Voici les autres groupes représentés:

  • les partenaires de la Confédération,
  • l’ensemble des cantons,
  • des organisations nationales de transport,
  • des organisations nationales de tourisme,
  • des organisations nationales de sport.

Une signalisation bien orchestrée

Chaque mode de déplacement possède une signalisation qui lui est propre et un pictogramme distinct qui indique clairement le type d’activité proposé. Les schémas colorés illustrent à la fois le contexte dans lequel est pratiquée l’activité et le genre de mobilité suggéré. Cette signalisation demeurera uniforme dans l’ensemble du pays au sein des itinéraires conçus, de même que dans les endroits identifiés comme des hauts lieux (voir schéma).

Une fois la totalité de son réseau complété, le choix des itinéraires et des hauts lieux devrait se répartir à peu près comme suit:

  • La Suisse à pied: 3 itinéraires nationaux et 40 hauts lieux (5300 km);
  • La Suisse à vélo: 9 itinéraires nationaux, 50 itinéraires régionaux et 20 hauts lieux (7500 km);
  • La Suisse en vélo de montagne: 2 itinéraires nationaux et 15 hauts lieux (2500 km);
  • La Suisse en patins à roues alignées: 1 itinéraire national et 10 hauts lieux (1100 km);
  • La Suisse en canoë: 1 itinéraire national et 10 hauts lieux (400 km).

Critères de sélection pour les itinéraires nationaux

Afin de se doter d’une vision cohérente et d’une offre homogène répondant à des standards de qualité, SuisseMobile a adopté certaines normes d’évaluation. Le choix des itinéraires a notamment été basé sur les critères suivants:

  • La portée nationale. Les circuits sont déployés sur l’ensemble du territoire et doivent combler l’objectif d’augmenter la compétitivité touristique de la Suisse.
  • La diversité des réalisations. Les parcours nationaux doivent viser un large public grâce à des activités comprenant des degrés de difficulté variés.
  • La qualité. Les tracés nationaux doivent présenter des paysages attrayants, rejoindre les attraits qui suscitent le plus d’intérêt, relier les itinéraires et les chemins existants et intégrer les modes de transport déjà présents.
  • La facilité de commercialisation. On doit pouvoir créer des forfaits à partir des itinéraires nationaux; s’ils existent déjà, ces forfaits doivent être intégrés aux activités de commercialisation de l’itinéraire.
  • La présence de services. L’itinéraire doit permettre aux utilisateurs de se restaurer et de se loger, en plus de favoriser un arrimage convivial avec les transports publics.

«MobilCenter» pour communiquer l’offre

La stratégie de communication de SuisseMobile repose sur un concept: le MobilCenter. Il s’agit de rendre accessible l’ensemble du réseau à l’aide d’un site Internet convivial ainsi que par des bornes d’information. Le site Web proposera une navigation sur la base d’une carte nationale et s’affichera dans les quatre langues officielles. C’est en cliquant sur la carte que l’on obtiendra des offres d’itinéraires nationaux, régionaux et de hauts lieux. On mise beaucoup sur le Web afin de courtiser la clientèle internationale.

Le deuxième volet du MobilCenter est l’installation de bornes d’information et de centrales de mobilité. Les bornes d’information seront réparties dans plus de un millier de lieux à travers le pays, notamment les gares, les centres d’information touristique et les principaux points de jonction du trafic urbain. À partir de ces bornes, il sera possible d’organiser un voyage ou une excursion pour l’une des cinq activités ciblées. Les centrales de mobilité offriront quant à elles un niveau plus élevé de services. On y trouvera par exemple de l’information sur les attraits et les manifestations touristiques, un guichet de réservation et de location d’équipement et un stationnement.

Le budget annuel du MobilCenter est évalué à 2,7 millions CAD. Quant à la planification et à la réalisation des bornes d’information, il en coûtera environ 17 millions CAD. On estime que 10% du financement du MobilCenter provient du secteur privé.

Un exemple à suivre

Bien que son déploiement ne soit pas encore complété, plusieurs observateurs entrevoient positivement l’avenir de SuisseMobile. On l’associe déjà à un cas de bonne pratique pour les raisons suivantes:

  • il représente un produit qui se démarque par son développement durable;
  • il innove tout en empruntant un modèle éprouvé, soit celui de «La Suisse à vélo»;
  • il bénéficie d’une grande coopération entre les secteurs public et privé;
  • il utilise des stratégies de communication qui avantagent tous les partenaires et qui favorisent une grande accessibilité;
  • il s’agit d’un modèle facilement exportable dans d’autres pays.

Par cette initiative, la Suisse se donne une vision de développement durable. Elle entend bien sûr tirer profit de ce positionnement afin de maintenir une position compétitive comme destination touristique. Rêvons un peu: à quoi pourrait ressembler un QuébecMobile quatre saisons?

En collaboration avec Amélie Racine

Voir aussi

SuisseMobile
Suisse-a-velo

Sources:
– Racine, Amélie et Mark Schanzleh. «Étude sur le cyclotourisme suisse, allemand et néerlandais», Réseau de veille en tourisme, mars 2006.

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