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Compte-rendu de conférence - 27 octobre 2005

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octobre 2005

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Lors du 14e symposium sur le tourisme nordique tenu en Islande, John Hull, consultant et co-fondateur de la firme Intervale Associates/Associés, a présenté un cas pratique d’initiative visant à relever de manière concrète les défis et les opportunités d’un développement durable du tourisme.

«Greening your Business»

On assiste à une croissance mondiale des aires protégées et une part de plus en plus importante de la population accorde de l’importance à un développement responsable de la nature. Depuis 1970, le nombre d’aires protégées dans le monde a augmenté de 150% et on en compte aujourd’hui environ 8100. La superficie des parcs a quant à elle plus que triplé, passant de 1,8 million à 7,5 millions de kilomètres carrés.

Lors de sa conférence, John Hull souligne les changements observés dans la manière de gérer les espaces protégés:

  • On favorise l’intégration à l’isolation (visites, interprétation, sensibilisation et compréhension vs isolement, absence de fréquentation et méconnaissance).
  • On implique davantage la communauté locale (sentiment d’appartenance aux espaces, rôle d’ambassadeurs).
  • On mise sur la collaboration et les partenariats (entreprises privées, gouvernement, institutions d’enseignement, etc.).
  • On adopte des stratégies biorégionales à l’échelle de l’écosystème (pression modérée sur le milieu, priorité donnée à l’utilisation des ressources sur place _ fruits, légumes, poissons, etc._ pour la consommation, etc.
  • On prône des valeurs qui respectent le patrimoine naturel et culturel.
  • On encourage les individus à participer à la gestion des richesses naturelles et culturelles.

Par ailleurs, il y a pour les destinations une réelle pertinence à se doter de programmes de formation adaptés aux gestionnaires d’espaces naturels. C’est en vertu de cette vision du développement du tourisme que Hospitality Newfoundland and Labrador a créé l’Institut du Gros-Morne pour le tourisme durable (GMIST), dont le mandat consiste à développer et à offrir des programmes de formation relatifs au tourisme durable. Ces programmes sont offerts au parc national du Canada Gros-Morne et visent à outiller les gestionnaires afin de leur permettre, notamment, de mieux maîtriser les pratiques de tourisme durable. On y propose des cours tels que «Greening your Business» et «sécurité en motoneige, éthique et interprétation en hiver».

Depuis longtemps, les dirigeants entendent partout qu’ils doivent adopter le virage vert et que les touristes deviendront de plus en plus sensibles à cette réalité. Or, le problème est qu’il n’est pas toujours facile de concrétiser des intentions à partir de vagues concepts. À cet égard, l’Institut offre des formations qui abordent directement la question, notamment:

  • une introduction au tourisme durable,
  • le «benchmark» de l’entreprise,
  • le marketing qui s’adresse aux consommateurs «verts», 
  • le développement de produits touristiques durables,
  • une introduction aux pratiques «vertes» dans les opérations.

On ne s’improvise pas dans le segment du tourisme durable, surtout si l’on veut faire de cette philosophie d’entreprise notre carte de visite. Non seulement doit-on savoir ce que l’on peut vendre à ce marché, mais aussi comment on détermine un prix approprié. De plus, il est nécessaire de repenser tout l’aspect marketing qui se doit de respecter un certain code d’éthique. On utilise la même approche si l’on désire développer des expériences authentiques qui exigeront des fournisseurs «verts», des liens avec la communauté, une main-d’oeuvre locale, des codes de conduite, etc.

Pour John Hull, il ne fait pas de doute que les entreprises doivent s’interroger sur la pertinence de mieux s’outiller pour prendre le virage vert. La démarche visant à introduire des pratiques de développement durable exige surtout de mettre la théorie en pratique.

En conclusion, John Hull prodigue un conseil aux destinations qui désirent faire de la promotion: il est préférable de ne pas mettre à l’avant-plan des images promotionnelles de sites ou de paysages éloignés où les touristes ne se rendront probablement jamais. Même si cette idée peut certainement s’avérer contestable, elle mérite à tout le moins d’être débattue…

Voir aussi

Institut du Gros-Morne pour le tourisme durable

Sources:
– Hull, John. «The Gros Morne Institute for Sustainable Tourism (GMIST). Opportunities and Challenges for the Tourism Industry in Eastern Canada», The14th Nordic Symposium in Tourism and Hospitality Research, Akureyri, Islande, 22 au 25 septembre 2005.

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