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Analyses - 11 mars 2008

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mars 2008

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Prendre l’avion: un acte en libre-service

Voyager par avion s’intensifie, se complexifie et se simplifie en même temps. Parce que les mesures de sécurité se sont accrues, parce que les compagnies aériennes vivent des défis, notamment en raison du prix de l’essence, parce que la compétition pour rejoindre des clients est encore plus féroce avec les fusions et l’arrivée des low costs, parce que le voyageur souhaite avoir un meilleur contrôle sur ses déplacements. Pour ces raisons et bien d’autres, les possibilités qu’apportent les nouvelles technologies sont prises d’assaut par l’industrie aérienne. Voici où en sont les innovations relatives à l’enregistrement des passagers.

Les voyageurs aériens souhaitent davantage de prestations en libre-service

Selon un sondage de l’Association du transport aérien international (IATA) auprès de 10 000 voyageurs fréquents, non seulement les passagers accueillent positivement les options technologiques qui s’offrent actuellement à eux, mais, en outre, ils souhaitent plus de prestations libre-service. Voici quelques conclusions de l’étude:

  • 89% des voyageurs préfèrent le billet électronique au billet papier;
  • 56% ont déjà essayé l’enregistrement sur Internet (43% en 2006);
  • 69% ont utilisé des bornes d’enregistrement libre-service;
  • 82% apprécient la possibilité de choisir ou de changer son siège en ligne ou de changer sa réservation en ligne (55%).

En fait, peu importe leur région d’origine, les voyageurs fréquents encouragent les compagnies aériennes à offrir des prestations libre-service (graphique 1).

MtL_2008-03_prestations_grphq1

Le graphique suivant présente les prestations libre-service que les voyageurs prévoient utiliser plus souvent.
check_in2.jpg

En réponse au désir des consommateurs, l’IATA supporte différents projets d’options libre-service permettant au passager de gérer rapidement et efficacement la plupart des aspects liés aux processus d’arrivées et de départs aériens. D’ailleurs, 100% des billets seront électroniques d’ici mai 2008 (actuellement 89% le sont dans le monde et 96% aux États-Unis).

Borne d’enregistrement libre-service

Il existe deux types de bornes d’enregistrement, soit celles qui appartiennent à une compagnie aérienne et celles à usage commun (Commun-Use Self-Service – CUSS). Elles permettent aux voyageurs de s’enregistrer plus rapidement et à distance (stationnement d’aéroport, stations de train et même hôtel!), réduisant ainsi la congestion à l’aéroport. Les économies d’échelle et la réduction de main-d’œuvre sont d’évidentes conséquences pour les transporteurs. Les bornes d’enregistrement à usage commun conviennent mieux aux terminaux qui ne sont pas dominés par une compagnie aérienne. Elles sont répandues en Europe, en Asie et au Canada et prennent de plus en plus de place aux États-Unis. On retrouve cette technologie dans 85 aéroports et 30 autres se sont engagés à l’intégrer d’ici la fin de 2008.

L’enregistrement par téléphone cellulaire

Il y a quelques mois, l’IATA a également établi les normes qui permettent aux compagnies aériennes d’offrir aux passagers de compléter leur enregistrement par cellulaire ainsi que de choisir les options relatives à l’embarquement. D’ici deux ans, 76% des transporteurs prévoient offrir cette possibilité.

Carte d’embarquement à code barre

Ce type de carte d’embarquement, dont le code barre rencontre les normes de l’IATA, remplace les cartes à bandes magnétiques. L’information concernant les vols à multiples segments peut être consignée sur une même carte. Cette technologie permet aux voyageurs d’imprimer leur carte d’embarquement de n’importe où et même de l’afficher sur un téléphone cellulaire – aucun papier n’est ainsi nécessaire. Cela réduit évidemment les coûts pour les entreprises, tant en termes d’équipement (les appareils à encodage magnétique coûtent environ 5000$) qu’en personnel nécessaire pour faciliter l’enregistrement. En février 2008, 106 compagnies aériennes utilisaient ce système.

Traitement des bagages et autres initiatives

De plus en plus d’aéroports installent des services d’enregistrement automatique des bagages selon les normes de l’IATA. Les appareils impriment les étiquettes, pèsent les bagages et les acheminent.

D’autres initiatives sont en développement dans le but d’accélérer le processus, telles que l’embarquement automatique (vérification automatisée de la carte d’embarquement et du passeport sans agent à la porte), le traitement plus efficace des opérations irrégulières, la vérification des documents officiels (passeport) en libre-service et l’identification des bagages avec étiquettes RFID (lire: Le RFID suit à la trace bagages, voyageurs, congressistes et taxis). Bref, puisqu’il y a une demande de la clientèle et des avantages pour les aéroports et les transporteurs, les progrès technologiques suivent.

Et les applications pleuvent

Pour le nouveau terminal de British Airways à Heathrow, dont l’ouverture est prévue en mars, on prédit que 80% des voyageurs s’enregistrent en ligne ou à l’une des 100 bornes automatisées. La majorité utilisera également l’un des 90 lieux de«dépôt rapide» des bagages. L’aéroport d’Anchorage en Alaska teste depuis 2004 plusieurs prestations libre-service et on estime que l’attente des passagers est réduite de moitié. L’imposant Seattle-Tacoma met en place un projet appelé «l’aéroport du futur» qui inclut ces nouveaux services. Mentionnons également Amsterdam Schiphol qui tente d’intégrer les nouvelles méthodes d’enregistrement aux procédures complexes de vérification du passeport ainsi que Singapore où un système de bornes d’enregistrement de 16 millions de dollars est actuellement en fonction.

Les 700 millions CAD investis à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau ont amené de nombreuses améliorations, dont les bornes d’enregistrement Aérocheck. Depuis près de un an il existe également un service d’information sur les vols par messagerie texte.

Mais où est le contact humain dans tout ça pensez-vous?

Il est tout près (du moins, il se doit primordialement de l’être). Tous ces services sans personnel risquent de devenir une lame à double tranchant. Non seulement plusieurs voyageurs préfèreront toujours transiger avec un agent, mais même les plus technologiquement aguerris auront besoin d’un support à un moment ou à un autre. Tous s’entendent pour dire qu’un outil de libre-service qui fonctionne correctement est pratique et rapide, mais que c’est particulièrement frustrant lorsque ce n’est pas le cas. Si les objectifs de ces innovations demeurent de répondre aux désirs des voyageurs et de leur donner satisfaction, le service «humain» se doit d’être tout près, pour parer à toute éventualité.

Lire aussi :
Les compagnies aériennes ont recours aux nouvelles technologies pour réduire les coûts d’exploitation
Le RFID suit à la trace bagages, voyageurs, congressistes et taxis

Sources:

– Baker, Colin. «Checking In», Airline Business, juillet 2007.
– Concil, Anthony. «IATA: Les passagers des compagnies aériennes réclament plus de prestations en libre-service», Aérocontact, 20 novembre 2007.
– Field, David. «Remote Control», Airline Business, janvier 2008.
– Hotel News Resource. «IATA Creates Standards Mobile-Phone Checkin Code», [http://www.hotelnewsresource.com], 16 octobre 2007.
– IATA. «Commun-Use Self-Service (CUSS) Kiosks», «Bar Code Boarding Passes» et «100% Electronic Ticketing Deadline Extension to 31 May 2008», Fact Sheet, mises à jour, [www.iata.org], février 2008.
– IATA. «Corporate Air Travel Survey 2008».
– Wethe, David. «Record Airport Crowds Fuel Demand for Self-Serve Kiosks», Fort Worth Star-Telegram, 24 octobre 2007.
– Yu, Roger. «Some Kiosks Now Serve Multiple Airlines», USA Today, 10 octobre 2007.

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