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Analyse - 10 août 2020

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août 2020

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Le vélo électrique pour propulser le tourisme plus loin

La bicyclette électrique dévale les routes du monde et fait grimper les courbes de rentabilité. Les nouveaux modèles légers et compacts séduisent les touristes et les destinations en profitent.

Déjà offert depuis quelques décennies, le vélo électrique est bien connu des cyclistes, mais son poids et son volume massif le rendaient moins désirable. Toutefois, l’année 2016 marque le début d’un second souffle. Une nouvelle technologie propulse le bolide à deux roues : la batterie au lithium. Plus légère, performante et durable que celles au plomb et au nickel, elle charme les fabricants et révolutionne le marché.

S’observe alors une éclosion de prototypes et cette concurrence provoque une baisse du prix affiché. Ce phénomène attire l’œil de la firme internationale de statistique Statista, qui réalise en 2017 une large étude sur la consommation de vélos électriques à travers le globe. Les résultats reflètent la réalité : on constate un boum des ventes en Europe et en Asie Pacifique.

Cette tendance ne fait qu’augmenter depuis. En 2009, près de 500 000 vélos électriques parcouraient les routes du Vieux Continent. En 2018, on en comptait autour de 2,6 millions.

Aux États-Unis, selon le groupe NPD, spécialiste en mobilité, la popularité du ebike explose depuis 2016 (voir image ci-dessous).

Source : Cycle Volta

Si la bicyclette assistée était déjà en vogue, la pandémie lui donne une bonne poussée. Aux mois de mars et avril 2020 seulement, aux apogées du confinement, les ventes ont augmenté de 87 % aux États-Unis. Statista projette que le marché mondial du vélo électrique aura une valeur de 24 milliards de dollars américains en 2025, comparativement à 16,3 milliards en 2017.

Source : Statista

Le potentiel du vélo électrique en tourisme

La montée du vélo électrique dessine-t-elle une occasion pour le tourisme au Québec ? Plusieurs destinations optent pour ce moyen de transport durable qui favorise la distanciation physique et donne une plus grande accessibilité aux territoires.

Bicle, une plateforme Web pour les professionnels du deux-roues motorisé, suggère aux entreprises touristiques de proposer la location de vélos électriques. En ville comme dans les attraits ou les parcs régionaux et nationaux, ils représentent d’excellents outils pour renouveler l’offre cyclotouristique. On peut penser à des tours guidés urbains, ou encore des escapades de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines. Le bolide attire les amoureux du confort et du plein air, mais donne aussi l’occasion aux sportifs de se dépasser, en allant plus vite et plus loin. Plusieurs voyagistes en profitent.

En Australie, dans les territoires montagneux du Nord, la compagnie Outback Cycling propose d’enfourcher un vélo électrique pour une tournée des microbrasseries qui inclut une nuitée sous les étoiles.

Source : Outback Cycling

Dans plusieurs pays d’Europe, l’offre d’ebike semble s’installer. En France, le site Web Rando Vanoise propose une carte interactive identifiant des endroits propices à sa pratique dans le parc national de la Vanoise. Pour les régions aux grands dénivelés comme l’Autriche et l’Allemagne, l’assistance électrique repousse les limites des voyages en distance et en temps. Les destinations soleil telles que la Croatie, le Danube et le sud de la France combinent vélo à propulsion et navigation à voile pour réinventer la mobilité sans moteur à essence. Les séjours varient de quelques nuitées à plusieurs semaines.

Source : UTracks

Aux États-Unis, les gestionnaires de grands espaces comme le National Park Service travaillent depuis plus d’un an à introduire le ebike dans les parcs nationaux. La possibilité de réduire la congestion automobile, d’augmenter la qualité de l’air des sites et de diminuer la demande en stationnement motive l’accueil de ce silencieux véhicule. La compagnie Escape Adventure offre déjà plus d’une trentaine de tours en bicyclette électrique combinés à des activités de plein air à travers les majestueux paysages des territoires protégés. Ces aventures, qui paraissent moins exigeantes que les séjours à vélo traditionnels, attirent les débutants en cyclisme, les familles et les retraités actifs.

Source : Escape Adventure

Ebike au Québec

Au Québec, c’est plutôt récemment que le ebike arpente les décors urbains et ruraux. La première compétition de vélo de montagne électrique a eu lieu en 2019 au mont Saint-Anne. En février 2020, il « volait la vedette » au Salon du vélo de Montréal. L’association Aventure Écotourisme Québec liste déjà au moins quatre entreprises de plein air qui louent des vélos à assistance et des e-fatbike en région.

Quelques facteurs indiquent que l’industrie touristique pourrait bénéficier de la bicyclette motorisée. Selon une étude de la Chaire de tourisme Transat réalisée en 2017 auprès des Québécois ayant effectué une activité de plein air au cours des trois années précédant le sondage, le vélo sur route représentait le loisir le plus populaire. La principale raison qui démotive 31 % des cyclistes québécois à voyager à vélo (incluant au moins une nuitée) demeure l’exigence physique qu’il requiert. Offrir le confort de l’assistance électrique pourrait pallier le cafard de l’effort. Quelque 58 % des répondants ont indiqué que la possibilité de louer du matériel les encourageait à « pratiquer des activités en nature ».

Quelques défis à relever

Bien que l’univers touristique l’acclame pour ses nombreuses vertus, le vélo électrique s’invite sur des voies déjà occupées. Plus vite que le vélo traditionnel, mais plus lent que la voiture, sa place doit s’harmoniser aux parcs automobiles et cyclistes. En 2018, l’administration Trump donnait carte blanche à l’utilisation du vélo électrique sur les sentiers destinés aux bicyclettes non motorisées. Même si elle demeure controversée par les réseaux de protection de la nature et les communautés de chasse, l’industrie en pleine croissance se montre convaincante et pousse l’adoption de cette nouvelle mesure. Les vélos électriques des classes I à III* s’invitent sur les pistes normalement réservées aux vélos de montagne, à condition qu’ils restent sur assistance seulement.

Le vélo électrique arrive et son récent gain en popularité représente une occasion pour développer l’offre touristique durable et devenir une solution intéressante pour découvrir les villes, les villages et les parcs autrement. Saurez-vous en profiter ?

 

 

*Il existe trois classes de vélos électriques : les véhicules de la classe I fournissent une assistance au pédalage pour les cyclistes roulant jusqu’à 36 km/h ; ceux de la classe II sont actionnés par un accélérateur positionné sur le guidon et ne dépassent pas les 36 km/h ; et ceux de la classe III assistent aussi le pédalage, en plus d’être en mesure d’atteindre les 45 km/h.

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