On lui reproche bien des maux, dont son empreinte carbone, mais le tourisme génère aussi des impacts positifs majeurs.
Quelle année ! Alors que la plupart des indicateurs touristiques suggèrent un retour à la vitesse de croisière atteinte en 2019, une certaine amertume, un inconfort qui s’apparente à de la culpabilité et de l’impuissance flottent dans l’air. Les événements météorologiques extrêmes de l’été dernier n’y sont pas étrangers. Ils ont contribué à une prise de conscience sur les effets des changements climatiques et sur ce qui nous attend dans les prochaines années.
Réduire et faire mieux
L’industrie touristique repose sur les déplacements et le transport. Ces derniers font partie des principaux enjeux liés au réchauffement climatique. Les inondations et les feux de forêt nous ont rappelé l’urgence d’agir, l’urgence de réduire nos gaz à effet de serre. Et c’est vrai qu’il faut déployer des efforts colossaux pour limiter les conséquences néfastes du transport, pour diminuer la consommation énergétique et la production de matière résiduelle que peut générer le tourisme. Il faut tout mettre en branle pour guider les voyageurs vers des choix responsables. Il est essentiel de protéger les lieux, les cultures et les populations d’une fréquentation touristique trop intense.
Des services et des parcs
Et cette transition vers un tourisme durable et responsable doit s’accentuer pour que les retombées positives, bien réelles, captent davantage l’attention et tiennent le haut du pavé. Bien sûr, le tourisme favorise le développement économique, notamment par les emplois qu’il génère. Pensons aussi aux infrastructures qui n’auraient pas vu le jour sans la présence récurrente de visiteurs. L’apport touristique a contribué et parfois même justifié la bonification de réseaux de transport collectifs, de services publics dans certaines destinations isolées, d’installations récréatives qui profitent finalement, et surtout, aux populations locales.
Le tourisme est intimement lié à la création et à la conservation des parcs nationaux et autres sites naturels grâce aux dépenses des visiteurs qui permettent de financer l’entretien de ces lieux, ainsi que les aménagements pour les fréquenter. Ces sites sont aussi la démonstration d’une volonté de protéger la nature pour que tous puissent en profiter sans en altérer la beauté et la richesse.
Une vitrine culturelle et des installations colossales
Les grands événements qui rythment la scène culturelle ou sportive à certains moments clés de l’année bénéficient de financement grâce à leur attractivité touristique. Les festivals en dépendent bien souvent. Même à petite échelle, ces événements sont vecteurs de dynamisme dans leur milieu et proposent une vitrine culturelle unique.
Les legs des Jeux olympiques sont aussi des témoins probants de la valeur du tourisme. Et cet héritage, autrefois mal planifié, se prévoit de plus en plus, surtout dans un souci de maximisation des efforts et des ressources. Londres en témoigne avec son nouveau quartier résidentiel dynamique qui profite de grands espaces verts décontaminés grâce aux JO de 2012. Ceux de Paris à l’été 2024 sont d’ailleurs aussi pensés selon un plan de développement urbain à long terme.
Des connaissances et de la fierté
Le tourisme est un formidable véhicule de la connaissance et de l’innovation. Il provoque des échanges culturels, des prises de conscience sur ce qu’il faut protéger et valoriser, des réflexions quant à l’identité de la communauté et des mœurs et coutumes qui la distinguent, bref le tourisme contribue à connaître le monde, mais aussi à mieux se connaître, à cerner nos valeurs et à développer notre fierté. Le tourisme, c’est plus qu’une industrie, c’est un phénomène indissociable de la nature humaine et qui a longtemps fait de nous des nomades.
Votre Cahier Tendances 2024
Ce rappel me semble nécessaire pour amorcer l’année du bon pied. Et pour bien garnir votre coffre à outils, l’équipe de la Chaire de tourisme Transat s’est penchée sur le comportement des voyageurs et les tendances qui en découlent. L’édition 2024 du cahier propose ainsi une myriade de données exclusives collectées par la Chaire en novembre 2023 auprès de plus de 1000 voyageurs québécois. Chaque tendance est aussi documentée par l’exercice de veille réalisé en continu par l’équipe. Voilà un guide à lire et à consulter au besoin, pour stimuler vos réflexions, alimenter les discussions et appuyer vos décisions.
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