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Analyses - 19 mars 2009

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mars 2009

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La randonnée pédestre: une activité qui fait son chemin…

La randonnée pédestre, en raquettes, en souliers à crampons, en montagne, la marche nordique, urbaine, rapide, de santé… les dénominations sont nombreuses et les adeptes abondent. Le territoire québécois semble l’endroit tout indiqué pour développer une offre et devenir une destination prisée dans ce domaine en pleine croissance. Topo de ce secteur d’activité et quelques trucs pour attirer et accueillir adéquatement la clientèle lors de séjours touristiques.

D’entrée de jeu, spécifions que la randonnée pédestre se pratique en milieu naturel, alors que la  «marche» ratisse plus large et englobe autant la randonnée pédestre que celle qui s’effectue en milieu urbain.

Les données du Print Measurement Bureau (PMB 2008) indiquent que 20% des Québécois de 12 ans et plus ayant réalisé un voyage de vacances au Canada au cours des 12 derniers mois nomment la randonnée pédestre parmi les activités qu’ils pratiquent. Cette proportion était de 17% quatre ans plus tôt.

De bonnes raisons de marcher

Le directeur de la Fédération québécoise de la marche, M. Daniel Pouplot, observe un réel engouement pour cette activité. Il soutient qu’en 12 ans, le nombre de membres du regroupement a quadruplé. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation, dont:

  • le vieillissement de la population;
  • une meilleure conscience environnementale;
  • l’aspect économique de l’activité;
  • l’accessibilité aux jeunes familles.

Ces facteurs devraient favoriser le développement de cette activité pour encore de nombreuses années. Les obstacles qui limitent son épanouissement résident surtout dans le fait qu’il s’agit d’une activité très répandue, dont les aménagements sont forcément déjà existants ou ne sont pas jugés nécessaires. Les gens et les organisations s’impliquent peu dans leur développement. En ce qui a trait à la relève, les jeunes de la génération Y (dans la vingtaine) sont très sollicités par les activités extrêmes et sont moins interpellés par la randonnée pédestre, à moins qu’elle ne se pratique en haute montagne ou encore qu’elle suppose un niveau d’endurance élevé, comme la longue randonnée.

Une offre inégale

L’offre du Québec comme destination de randonnée atteint 8914 km allant de l’ascension de hauts sommets, comme les monts Chic-Chocs ou ceux des parcs de Charlevoix, à des sentiers de type linéaire et de niveau de difficulté facile ou intermédiaire, qui sont les plus répandus. Malgré cela, l’offre et le positionnement du Québec comme destination de randonnée demeurent peu structurés et mal définis. Une étude publiée en 2001 par Zins Beauchesne & associés révélait un certain nombre de faiblesses de l’offre en matière de randonnée pédestre au Québec. En voici quelques-unes:

  • une mauvaise signalisation des points d’entrée à certains endroits;
  • une information peu disponible ou déficiente sur les sentiers lorsqu’on arrive à destination;
  • une qualité très inégale des sentiers proposés;
  • de nombreux tronçons sans valeur d’expérience particulière.

Pour séduire les randonneurs…

Les infrastructures d’accueil peuvent jouer un rôle important pour favoriser la fréquentation des sentiers et faire valoir la destination auprès des randonneurs. L’organisme écossais de promotion touristique VisitScotland s’est penché sur la question et propose un guide aux entreprises qui se situent à proximité des sentiers de randonnée pédestre – court ou long trajet – dans lequel il décrit quatre types de touriste-randonneur:

  • L’explorateur engagé fréquente les montagnes et les milieux reculés ou peu achalandés. C’est avant tout un passionné et le but premier de son voyage est la randonnée.
  • L’explorateur à mi-temps recherche le même type de milieu que le premier, mais souhaite du confort à la fin de sa randonnée. Il aime aussi pratiquer d’autres activités liées au milieu d’accueil, comme découvrir la culture et l’histoire.
  • Le marcheur engagé effectue des randonnées intermédiaires (moins de huit kilomètres ou cinq miles). Il aime la marche mais dans une zone de confort. Il connaît ses limites et compte les respecter. Il aime bien récompenser son effort.
  • Le marcheur à mi-temps fait des randonnées intermédiaires et faciles. Il aime bien marcher lorsque ça fait partie d’un ensemble d’activités.

Les recommandations qu’on trouve dans le guide peuvent très bien s’appliquer aux entreprises québécoises. Ainsi, pour satisfaire (et fidéliser) les voyageurs adeptes de la marche dans votre établissement…

  • Assurez-vous de connaître les sentiers et les promenades qui débutent à moins de cinq kilomètres de votre entreprise.
  • Munissez-vous des cartes de ces sentiers et prenez connaissance des niveaux de difficulté.
  • Identifiez les marcheurs parmi les membres du personnel et faites-en des ambassadeurs de cette activité dans le secteur.
  • Prenez connaissance des heures d’arrivée et de départ des moyens de transport publics et privés et trouvez un moyen (navette, taxi) d’accommoder ces visiteurs vers les accès aux sentiers et autres attraits.
  • Soyez flexibles pour les heures de repas.
  • Assurez-vous qu’ils trouveront tout le confort à leur retour, car le mauvais temps n’empêche pas les plus endurcis d’aller marcher.
  • Offrez-leur la possibilité de transférer leurs bagages, dans le cas des longues randonnées.
  • Tenez-vous toujours au courant de la météo du moment et de celle prévue pour les prochains jours.

Mettre à niveau et bonifier le produit

Enfin, la mise à niveau du réseau des sentiers, les efforts pour en assurer la pérennité ainsi que la promotion font partie des principaux enjeux. Le potentiel de développement est pourtant bien présent et les possibilités de randonnées de différents types existent, mais certaines sont méconnues du grand public. Pensons notamment à la longue randonnée de plus de trois jours, par le Sentier national. Exploitons davantage ce créneau prometteur en optimisant l’offre en place et en renforçant le positionnement du Québec. La mise en valeur et la bonification du réseau passent indéniablement par l’offre touristique qui le borde.

Sources:
–    Conseil québécois du loisir. «Loisir de plein air au Québec: Portrait et enjeux de développement des sentiers et des lieux de pratique», mars 2008.
–    Print measurement bureau. «Activités lors des voyages – voyage de vacances au cours des 12 derniers mois (au Canada)», 2008.
–    Print measurement bureau. «Loisirs – participe personnellement», 2008.
–    Tourism Intelligence Scotland, Scottish Enterprise, Visit Scotland et Highlands and islands Enterprise. «Walking tourism… opportunities for growth».
–    Zins Beauchesnes et associés pour Tourisme Québec. «La randonnée pédestre au Québec», mars 2001.

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