La randonnée pédestre constitue l’activité phare du tourisme de plein air. Les randonneurs souhaiteraient pouvoir compter sur des fiches synthèses qui présenteraient des détails techniques sur les sentiers et autres informations pertinentes.
Parmi les 5,5 millions de Québécois adeptes du plein air, 37 % ont adopté la randonnée ou la marche hivernale en sentier comme activité principale. Plus de 59 % d’entre eux pratiquent la randonnée annuellement. Sachant que l’engouement est indéniable, l’industrie touristique en profite-t-elle au maximum ? Notre offre est-elle bien adaptée aux aspirations des randonneurs, ou passe-t-on à côté d’opportunités ? Considérant que le tiers des randonneurs effectuent au moins cinq séjours touristiques de plein air annuellement et que 48 % font la majorité de leurs voyages à l’extérieur de leur région, il devient très intéressant de s’y attarder d’un point de vue touristique.
La Chaire de tourisme Transat, en partenariat avec une coalition de plusieurs partenaires* a publié à l’automne 2017 une vaste étude qui dressait le portrait du plein air non motorisé** au Québec. Les données proviennent d’un sondage mené auprès de plus de 3 000 Québécois.
La rando oui, mais quoi d’autre ?
C’est la possibilité d’observer la faune qui s’inscrit comme l’activité parallèle de prédilection des randonneurs (voir le graphique 1). La cueillette de petits fruits ou de champignons et la baignade sont aussi très populaires. Les hommes aiment davantage (32 %) combiner pêche et randonnée. Une proportion importante (38 %) de randonneurs profitent des sentiers pour courir à l’occasion.
À quoi rêvent les randonneurs ?
Lorsque les randonneurs doivent sélectionner leur prochaine destination de plein air, quels sont leurs critères ? Interrogés à propos de leur lieu de randonnée de rêve (voir le graphique 2), c’est d’abord le côté spectaculaire des paysages qui les séduit (56 %), suivi de la qualité du sentier (49 %). Ils apprécieront (41 %) la facilité à s’organiser (disponibilité et clarté des informations, outils de planification efficaces). La proximité de la destination pèse rarement dans la balance.
Comment améliorer notre réseau de sentiers ?
Évidemment la concurrence est forte en matière d’offre de sentiers, particulièrement chez nos voisins du sud. Voici quelques pistes d’amélioration qui pourraient être apportées à nos différents réseaux du point de vue des utilisateurs (voir le graphique 3). Les randonneurs souhaitent d’abord que l’on améliore l’accessibilité aux sentiers (57 %) et que l’on rehausse la qualité et le nombre d’installations sanitaires. On remarque aussi l’intérêt à fréquenter des sentiers en meilleure condition. Voulant profiter du potentiel contemplatif de la randonnée, 50 % souhaitent davantage de points d’observation. Par ailleurs, 63 % des randonneurs estiment qu’il est prioritaire de mieux développer les forfaits organisés pour améliorer l’offre de plein air au Québec.
Les outils technos, bonne idée ou pas ?
Les randonneurs se sont prononcés sur leur degré d’intérêt envers certains services (voir le graphique 4). Pour plusieurs, c’est l’occasion d’être enfin débranchés alors que d’autres voient un avantage à décrocher d’Internet. Les activités basées sur le géocaching susciteront certainement l’intérêt de nombreuses familles, alors que 26 % des randonneurs en couple avec enfants à la maison jugent cette idée très intéressante.
L’opinion est très partagée en ce qui concerne l’accès au Wi-Fi sur le lieu du départ des randonnées ou sur l’ensemble du territoire des sentiers. Ce sont les randonneurs âgés de 25 à 34 ans qui montrent le plus d’intérêt (46 %) à demeurer connectés dans les deux situations.
C’est justement l’idée d’un outil concret, version papier, qui soulève le plus d’enthousiasme chez les randonneurs. Près de la moitié (46 %) affichent un grand intérêt pour des fiches synthèses qui présenteraient des détails techniques sur les sentiers, des détails sur les moyens d’y accéder, des éléments d’interprétation ou encore des informations touristiques.
Qu’attendent les marcheurs de votre page Facebook ?
Que ce soit pour s’inspirer des belles découvertes de sentiers de leurs amis ou pour connaitre les informations pratiques de la prochaine destination envisagée, Facebook ou d’autres réseaux sociaux sont souvent utiles aux randonneurs (voir le graphique 5). Ils représentent une occasion de communiquer avec votre clientèle, de l’aider à finaliser la préparation d’une prochaine sortie de plein air. Par exemple, 33 % des randonneurs âgés de 25 à 34 ans affirment se servir des réseaux sociaux pour trouver des options de covoiturage.
Il y a de bonnes chances que vos prochains marcheurs soient inspirés par des photos aperçues sur Facebook ou Instagram et songent à vous visiter. En effet, 54 % partagent des photos de leurs randonnées sur ces réseaux et 47 % s’en servent régulièrement comme source d’inspiration pour choisir la prochaine sortie. Mais votre présence sur les réseaux sociaux est aussi l’occasion d’offrir d’autres fonctionnalités appréciées de nombreux randonneurs, par exemple pour les aider à trouver des partenaires de marche, pour leur permettre de joindre un groupe de discussion sur des sujets d’intérêt ou simplement pour communiquer.
Les applications mobiles
Environ 38 % des randonneurs utilisent de temps à autre des applications mobiles spécialisées. Par contre, seulement 4 % s’en servent sur une base régulière. S’ils avaient à créer leur application idéale, les randonneurs souhaiteraient avant tout qu’elle soit en mesure d’afficher des cartes très détaillées de tous les sentiers (voir le graphique 6). Les femmes sont particulièrement sensibles à cet aspect : 73 % d’entre elles le jugent très important. Les randonneurs tiennent aussi à ce que l’application fonctionne hors ligne, soit pour la géolocalisation ou pour consulter des cartes téléchargées à l’avance.
Perspectives de développement
Une partie de votre clientèle appartient à un groupe de randonneurs aguerris à la recherche de nouveaux défis. Environ le quart des adeptes se montrent même très intéressés à suivre des formations spécialisées portant sur la météorologie, l’orientation en forêt ou encore sur les techniques de camping. La randonnée pédestre et la marche hivernale comptent de nombreux adeptes très assidus. Plus de 45 % des randonneurs effectuent plus de 20 jours d’activités annuellement. Celles-ci font souvent partie intégrante de la planification des séjours touristiques.
Les perspectives de développement pour les régions sont encore très vastes, alors que moins de 5 % des randonneurs fréquentent les grands sentiers emblématiques tels le sentier international des Appalaches, le sentier transcanadien et le sentier national du Québec.
* Les partenaires de l’étude
Alliance de l’industrie touristique du Québec, Association des camps du Québec, Association des parcs régionaux du Québec, Association québécoise du loisir municipal, Aventure Écotourisme Québec, Cheval Québec, Eau Vive Québec, Fédération des éducateurs et des éducatrices physiques enseignants du Québec, Fédération québécoise du canot et du kayak, Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade, Québec en Forme, Rando Québec, Regroupement ski de fond Laurentides, Regroupement des Unités régionales de loisir et de sport du Québec, Société des établissements de plein air du Québec, Société québécoise de spéléologie, Vélo Québec et Voile Québec.
**Plein air non motorisé
Activités de plein air qui pour les fins de l’étude ont été définies comme des « activités physiques pratiquées dans un rapport dynamique et respectueux avec les éléments de la nature ».
Source de l’image à la une : Pexels