Enjeux des offices de tourisme urbains de la francophonie

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Julie Payeur Julie Payeur

La gestion des flux, l’impact du tourisme sur la population et la collaboration entre les destinations sont quelques-uns des enjeux des offices de tourisme urbains francophones.

La Chaire de tourisme Transat de l’ESG UQAM, en collaboration avec l’Association des hôtels du Grand Montréal et Tourisme Montréal, a organisé une nouvelle édition des Gueuletons touristiques, le 12 juillet dernier.

 

Sous la forme d’un panel, le titulaire de la Chaire, Paul Arseneault, a discuté des grands enjeux du tourisme urbain de la francophonie avec Maxime Tissot, Olivier Occelli et Patrick Bontinck, respectivement directeurs généraux des offices de tourisme de Marseille, de Bordeaux et de Bruxelles, ainsi qu’avec le président-directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière.

La régulation des flux

Plusieurs villes européennes doivent relever le défi de la gestion d’un nombre croissant de visiteurs. Dans ce contexte, les offices de tourisme s’emploient à préserver l’équilibre après des années de développement. Comme l’explique M. Occelli, après du marketing de destination, il s’agit de faire du management de destination. Les offices doivent prendre en compte à la fois le visiteur et la qualité de vie des habitants.

après du marketing de destination, il s’agit de faire du management de destination

L’une des solutions pour diminuer les effets de la concentration des visiteurs consiste à répartir les pôles touristiques dans la ville. De plus, il s’avère essentiel que l’ensemble des acteurs remette en question le développement de l’industrie du voyage. En effet, revenir aux besoins des voyageurs serait peut-être une piste de solution, selon M. Bontinck.

La stratégie de déplacement des flux dans divers secteurs de la ville amène à réfléchir sur son impact sur les quartiers et leurs habitants. À ce sujet, M. Lalumière estime qu’il faut impliquer les citoyens et leur expliquer le processus et les conséquences d’un tel développement. Ceux-ci sont, eux aussi, des clients. Être à leur écoute est primordial. D’ailleurs, les offices de tourisme devraient davantage prendre part à la conception de nouveaux quartiers pour s’assurer d’avoir un équilibre entre les dimensions culturelle, commerciale et résidentielle, d’après M. Bontinck.

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Source : Réseau de veille en tourisme

Les OGD : acteurs engagés dans leur milieu

Bien qu’il y ait des différences culturelles et organisationnelles entre eux, les offices de tourisme de la francophonie font face à de nombreux enjeux similaires; parmi eux, la demande des clients pour des initiatives durables. D’après M. Tissot, il faut innover davantage dans ce domaine. M. Occelli soutient que l’écoresponsabilité des destinations sera un avantage concurrentiel ces prochaines années, lors de la phase de planification du voyage. L’industrie touristique doit montrer l’exemple dans ce domaine.

l’écoresponsabilité des destinations sera un avantage concurrentiel ces prochaines années, lors de la phase de planification du voyage

Les offices n’ont plus le choix de s’interroger sur le type de visiteur qu’ils veulent attirer. D’après M. Lalumière, il faut s’intéresser aux touristes qui dépensent, mais qui s’intègrent bien à la population. En ce sens, M. Bontinck ajoute que l’essence du tourisme repose sur les échanges culturels entre les gens. Il n’est pas nécessaire de diminuer leur nombre, mais il faut miser davantage sur leur qualité, car ils apportent une valeur ajoutée à la vie des habitants.

Le tourisme s’associe désormais au milieu des affaires. M. Tissot explique que les offices participent à l’écosystème économique global. Il n’est plus rare de voir des représentants du milieu touristique se joindre à des missions commerciales.

La relation avec les élus

Les offices de tourisme deviennent des leaders en ce qui a trait à l’attractivité territoriale et aux relations entre les acteurs de leur milieu. Depuis quelques années, leurs voix résonnent davantage. Ils sont plus écoutés et sollicités. Ils participent au développement des villes, en concertation avec les instances politiques. D’ailleurs, comme le mentionne M. Tissot, ce changement implique que les équipes des offices deviennent plus polyvalentes pour répondre aux diverses demandes.

La mise en valeur de la francophonie

Les directeurs généraux des offices de tourisme ont établi un constat important : les relations entre les destinations francophones ne sont pas assez développées. M. Occelli souligne que dans un contexte où les offices cherchent à stimuler de meilleurs échanges culturels entre les visiteurs et les habitants, promouvoir le réseau de la francophonie s’avère un bon moyen d’y parvenir. Qui plus est, des touristes recherchent le caractère français des destinations et il ne faut pas avoir peur de le mettre en valeur, rappelle M. Tissot.

 

Des discussions entre les différents panélistes, il ressort qu’il devient primordial pour les destinations francophones d’échanger et de bâtir un réseau. Tout le monde gagne à apprendre des expériences des autres. Voyons-nous comme des partenaires, et non comme des concurrents.

Qu’en pensez-vous?

 

Source de l’image à la une : Pexels